Les mises en chantier résidentielles ont chuté de moitié l’an dernier à Laval.
Le bilan de 1170 propriétés construites ou démarrées en 2023 rivalise avec les pires performances enregistrées à Laval depuis que la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) compile ces statistiques.
Il s’agit du 4e plus bas niveau d’activité observé en 34 ans après 1995 (917 unités), 1996 (1146 unités) et plus récemment 2014 (1027 unités).
Effondrement du logement locatif
Ce déclin s’explique essentiellement par l’effondrement du segment locatif, qui est passé de 1770 nouveaux logements en 2022 à 720 l’an dernier. C’est plus d’un millier d’unités d’habitation en moins alors que Laval affiche un recul de 1214 mises en chantier, toutes catégories d’habitation confondues.
Cela dit, les logements locatifs ont tout de même dominé le marché de la construction domiciliaire avec 62 % des 1170 habitations sorties de terre en 2023. En 2022, cette proportion s’élevait à 74 %.
Autres créneaux
L’an passé, on a coulé les fondations de 271 copropriétés, un repli de 98 condos (-27 %) en comparaison à l’année précédente.
Au chapitre de la maison unifamiliale, les 136 nouvelles constructions recensées accusent un retard de 61 propriétés (-31%) par rapport à 2022.
Quant aux maisons jumelées et en rangée, elles ferment la marche avec 43 mises en chantier. Ces logements collectifs en propriété absolue comptaient en 2022 pour 48 des 2384 nouvelles habitations construites à Laval.
Décembre catastrophique
Le dernier mois de l’année a été pour le moins anémique à Laval avec seulement 6 mises en chantier comparativement à 187 pour la même période en 2022.
À Montréal, par exemple, ce fut tout le contraire comme en témoignent les 1462 nouvelles constructions entamées en décembre alors qu’on en n’avait recensé que 360 douze mois plus tôt.
Ailleurs dans le Grand Montréal
À l’échelle métropolitaine, la SCHL note en 2023 un repli de 37 %, ce qui se traduit par un manque à gagner d’un peu plus de 8900 habitations en comparaison aux quelque 24 150 unités construites l’année précédente.
On n’avait pas vu plus faible niveau d’activité dans le Grand Montréal depuis les 13 300 logements mis en chantier en 2021, relate l’agence fédérale du logement.
C’est l’île de Montréal qui s’en tire le mieux avec un recul de 26 %; la métropole boucle l’année avec un peu plus de 7700 nouvelles habitations. C’est plus de la moitié des 15 235 unités enregistrées dans la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal.
En contrepartie, les banlieues ont subi une baisse combinée de 45 % de leurs mises en chantier.
La Rive Nord et Vaudreuil-Soulanges terminent ex-aequo avec un recul de 37 % pendant que Laval et la Rive Sud affichent un déficit respectif de 51 et 52 %.
Ailleurs au Québec
Pour l’ensemble du Québec, la SCHL a recensé 38 912 mises en chantier au cours de la dernière année, soit une baisse de 32 % en comparaison aux 57 107 unités démarrées en 2022.
Parmi les régions métropolitaines de 100 000 habitants et plus, les RMR de Québec (-40 %), Montréal (-37 %), Drummondville (-33 %), Gatineau (-31 %) et Sherbrooke (-21 %) ont toutes été affectées par une baisse d’activité alors que les RMR de Trois-Rivières (+15 %) et Saguenay (+49 %) amélioraient leur performance de 2022.
Au pays
D’un océan à l’autre, le marché de la construction a affiché une baisse de 8 %, laquelle est largement attribuable à la situation qui a prévalu au Québec.
En excluant la Belle Province de l’équation, le recul des mises en chantier à travers le pays se situe plutôt à 1,7 %.
En clair, si on soustrait les 18 195 unités construites en moins au Québec l’an dernier, le déficit canadien passerait de 21 582 à seulement 3387 mises en chantier comparativement aux 204 742 habitations mises en chantier dans le reste du Canada en 2022.