(Dernière mise à jour: 4 avril, 8h58)
Responsable des dossiers liés à l’environnement, la conseillère municipale Virginie Dufour évoque d’entrée de jeu une erreur dans la lettre transmise en début d’année par son collègue Nicholas Borne aux citoyens du secteur de l’avenue des Bois.
«Pour moi, ça va de soi», dit-elle à propos de l’aménagement de voies réservées qui doublera le gabarit de l’avenue des Bois sur les six kilomètres reliant la Montée Champagne (située tout juste à l’ouest de l’autoroute 13) à la gare de Sainte-Dorothée.
Selon l’infolettre signée du responsable des dossiers transports au comité exécutif, cette mesure préférentielle pour bus (MPB) devait plutôt s’arrêter à mi-chemin entre l’A-13 et la gare du train de banlieue, à savoir le boulevard Arthur-Sauvé, situé un peu à l’ouest de la rue Principale.
Mme Dufour fait valoir une simple question de logistique d’infrastructure, convenant que la circulation à l’ouest du boulevard Arthur-Sauvé n’est pas ici un enjeu. Rappelons que ces voies réservées permettront de réduire les temps de parcours des autobus de la STL qui – dès juillet 2021 – feront la navette entre la gare de Sainte-Dorothée et la station de métro Côte-Vertu, à Montréal, afin de minimiser les impacts qu’aura l’interruption complète du service de trains de banlieue Deux-Montagnes jusqu’à la fin 2023, travaux du REM obligent.
Elle rejette également les allégations à l’effet que la Ville ait profité du confinement pour donner le feu vert à l’opération déboisement.
Mme Dufour reprend l’explication de M. Borne, diffusé dans un statut Facebook, à savoir que la coupe des arbres devait se faire avant la période de nidification qui commence vers la fin avril.
Moindre mal
Une évaluation menée préalablement par le Service la foresterie municipale a démontré que le boisé était composé à 40 % de frênes et 37 % de peupliers, «deux espèces attaquées par des maladies qui doivent être éradiquées», ajoute l’élue de Sainte-Rose.
«Je ne nie pas que c’est triste, mais il faut savoir qu’une bonne partie de ces arbres auraient été éventuellement abattus», enchaîne-t-elle tout en précisant que le diamètre de la plupart de ces arbres faisait moins de 15 cm.
Strict nécessaire
Toujours sur sa page Facebook, Nicholas Borne, le responsable de ce controversé dossier auprès de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), affirme que «l’aire de coupe des arbres correspond strictement au site de construction».
Également membre du comité exécutif, Mme Dufour renchérit en rappelant l’absence de voies d’accotement sur l’avenue des Bois et que la construction de deux de ces voies nécessite que l’on déboise en conséquence.
«Ce n’est pas une piste cyclable [qu’on aménage], mais des voies qui accueilleront un flot de véhicules important.»
On double l’avenue des Bois
Considérant l’emprise des terrains du ministère des Transports (MTQ) et le peu d’espace de dégagement se trouvant du côté sud de l’avenue des Bois, ce qui aurait impliqué une série d’expropriations, il a été décidé de déboiser du côté nord. Et ce, en dépit de la présence de deux milieux humides et du ruisseau Woodwork. La compensation financière versée pour la perte de ces milieux humides sera payée par le MTQ, précise-t-on.
Or, «on élargit d’un côté l’équivalent de deux voies», souligne Virginie Dufour tout en mentionnant que la configuration actuelle de l’avenue des Bois s’en trouvera forcément modifiée (voir schéma).
Enfin, elle rappelle au passage que l’ARTM – qui a confié à l’administration Demers le mandat de voir à la réalisation des travaux sur l’avenue des Bois – demeure l’autorité responsable de l’ensemble des mesures d’atténuation durant les travaux du REM et que la pression exercée par les usagers du train de la ligne Deux-Montagnes, qui réclamaient de telles mesures, était particulièrement forte à Laval.