Il parcourra 16 pays pour aller rejoindre la pointe de l’Argentine vers le début de l’été, le tout, motivé par un projet photographique qu’il compte faire partager à tous à son retour.
Après un départ de Laval, il y a près de trois semaines, le résident de Vimont a déjà parcouru presque tous les États-Unis. Il était au Texas lorsque le Courrier Laval s’est entretenu avec lui. Pour effectuer cette traversée, Jimmy Ung a dû faire des économies pendant plusieurs années.
Roulant en solitaire principalement le soir, il part à la rencontre des gens le jour pour les photographier. Les villes où il se pose, il les choisit un peu par intuition ou parce qu’elles ont marqué son imaginaire. Il compte d’ailleurs sillonner les milieux ruraux et communautés autochtones une fois arrivé en Amérique latine.
Sa démarche photographique se développe et prend de la maturité au fur et à mesure qu’il s’enfonce dans les terres du continent. À partir de celle-ci, il vise à transcender les barrières de la langue.
«On dit toujours qu’une image vaut mille mots, mais en plus, elle n’a pas de langue, indique l’homme de 30 ans. C’est plutôt le langage humain.»
Prêter sa caméra
Ce qui amène une touche singulière à son approche est le fait qu’il prête sa caméra aux personnes qu’il rencontre, afin que celles-ci immortalisent un élément symbolique et significatif de leur communauté. Il prend donc le temps de faire une entrevue avec chaque personne qui prend sa caméra pour obtenir l’histoire humaine derrière l’image capturée.
«À partir des photos que chaque personne rencontrée prendra, je veux célébrer la dignité des gens et la richesse des autres dans leur regard sur le monde, confie-t-il. Mon but, c’est de recueillir cette richesse et la partager avec le plus de personnes possibles, à travers la photographie, les histoires que je vais chercher et les territoires que je parcours. Je le fais bien modestement et avec un profond respect pour les gens que je rencontre.»
Rassembler les Amériques
L’ancien attaché politique de Rosane Doré Lefebvre, députée d’Alfred-Pellan, a longuement médité sur cette quête de partir à la rencontre des trois Amériques, d’observer et de photographier ce qui les assemble et les divise. Il reconnaît ses privilèges, et ce, après plusieurs remises en question.
«Je ne fais pas juste voyager pour voyager, indique Jimmy Ung. J’ai eu la chance de travailler pour la Commission canadienne pour l’UNESCO, dont le rôle est de promouvoir la paix et la compréhension interculturelle. C’est quelque chose d’analyser les enjeux internationaux dans un contexte institutionnel et à un niveau intellectuel, mais j’avais soif de les vivre dans une expérience qui m’a amené à ce voyage-ci.»
Il s’intéresse également aux enjeux reliés à la mondialisation et aux questions associées à l’identité. Pour lui, une étape importante, afin de développer un certain sentiment de citoyenneté mondial, c’est de se sentir relié à un continent.
«Nous, les Québécois, on est les latins du nord, à cause de nos racines françaises, explique-t-il. Lorsqu’on utilise le terme « latino-américains », on se réfère au Sud, alors que nous aussi on l’est. Les États-Unis sont un peu la grande barrière qui nous empêche d’avoir ce type de relation plus directe avec nos frères et sœurs latins du Sud.»
Du Panama à la Colombie
Un défi se présentera entre le Panama et la Colombie, car il n’y a aucune route entre les deux pays, mais plutôt une forêt protégée dans la région du Darién, séparant physiquement l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud. Il prendra un bateau, afin d’aller jusqu’à Carthagène, en Colombie.
Pour suivre Jimmy Ung: www.panamjimmy.com ou www.facebook.com/TravelThroughPeople