La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) se réjouit de la tenue de la Commission spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des jeunes et espère qu’elle se traduira par des mesures qui permettront de rééquilibrer la place des écrans dans le quotidien des jeunes.
Responsabilité partagée
«La gestion des écrans chez les jeunes est complexe et nécessite une collaboration à la fois entre l’école, la maison et la société, fait valoir le président de la CSQ, Éric Gingras, par voie de communiqué. C’est une responsabilité collective. Il faut travailler ensemble pour créer un cadre équilibré qui favorise un usage sain des technologies numériques et qui soutient le développement des jeunes. S’il est vrai que les établissements éducatifs jouent un rôle crucial dans l’éducation numérique, la responsabilité ne peut pas se limiter à l’école. Les parents et la société en général ont aussi un rôle important à jouer pour aider les jeunes à adopter une bonne hygiène de vie quant à l’usage des technologies.»
Pour la CSQ, après un élan d’optimisme et un sentiment d’urgence quant à la nécessité de doter les établissements d’enseignement d’outils technologiques, l’heure est au rééquilibrage maintenant que l’on en comprend de mieux en mieux les revers.
«Il est crucial d’intégrer une approche collective et plus globale également; c’est une question d’équité, ajoute le président de la CSQ, dans la même communication aux médias. Les politiques publiques doivent soutenir l’éducation numérique et promouvoir des programmes de sensibilisation pour les familles. Le gouvernement doit également poursuivre ses efforts afin de rendre disponibles aux jeunes et aux familles des infrastructures publiques proposant des activités sans écrans, qu’elles soient sportives, culturelles ou sociales.»
Équité
Lorsqu’il est question de l’utilisation des outils technologiques en contexte éducatif, la Centrale insiste sur la prudence et l’importance d’avoir des ressources suffisantes pour éviter une fracture numérique.
«Les disparités d’accès aux technologies ou encore quant aux compétences pour les utiliser ne doivent pas être dans l’angle mort, dit la CSQ, via communiqué. Oui, l’accès à des ressources technologiques peut contribuer à aplanir certaines inégalités, mais il est crucial de garantir que toutes et tous puissent bénéficier des mêmes opportunités éducatives, indépendamment de leur contexte socioéconomique.»
Impacts
Le personnel de l’éducation est aux premières loges pour constater les effets des écrans et des médias sociaux, tant sur le plan de la santé physique et psychologique que sur celui des apprentissages.
Pensons notamment aux troubles anxieux et dépressifs, aux enjeux de violence, de cyberintimidation et de consommation de contenus Web qui accroissent la polarisation, lesquels peuvent miner les climats et affectent le quotidien des jeunes et du personnel dans nos établissements.
«On s’inquiète des effets de la multiplication des écrans sur la mission de socialisation de l’éducation, déclare Éric Gingras, par voie de communiqué. On sait maintenant que l’isolement social, une plus faible estime de soi et une diminution du temps réservé aux activités physiques, au sommeil et aux loisirs sont pointés comme des conséquences possibles d’une trop grande exposition aux écrans.»
Conditions
Les écoles, centres, cégeps et universités sont avant tout des milieux de vie où une panoplie de services doivent être offerts. Des services d’enseignement, certes, mais aussi des services professionnels et de soutien.
«Si l’importance de la prévention sur ces questions est sans équivoque, le nombre trop restreint d’intervenant.e.s tout comme le nombre d’heures insuffisant offert à certaines catégories de personnel professionnel et de soutien en services directs aux élèves permettent à peine de répondre aux situations urgentes, écrit la CSQ, dans sa communication aux médias. La prévention, encore aujourd’hui, n’est pas considérée comme une priorité.»
Pour la CSQ, le recours aux outils technologiques devrait relever du jugement et de l’autonomie professionnelle du personnel de l’éducation pour s’assurer qu’il répond à une intention pédagogique. Elle réitère aussi l’importance qui doit être accordée au développement de la pensée critique.
Pensée critique
Devant la surabondance d’informations, d’opinions et de contenus à portée de main, les compétences développées en philosophie, en éducation physique et en lien avec la santé, en français et en anglais, entre autres, peuvent contribuer au développement d’habitudes ayant un effet protecteur.
Le développement de compétences sociales, communicationnelles et citoyennes est essentiel dans un monde où les changements s’accélèrent.
«La question des écrans touche à de nombreux angles et à plusieurs sphères du quotidien du personnel, des élèves et de leur famille, poursuit la Centrale, via communiqué. Nous souhaitons que cette commission et notre contribution puissent mener à des mesures qui permettront de rééquilibrer les choses. C’est un enjeu de santé publique et une approche collective s’impose. Cela étant dit, il n’en demeure pas moins que certains aspects de l’utilisation des écrans et outils technologiques s’inscrivent aussi dans la transformation de notre réseau d’éducation. Pour la CSQ, une grande réflexion en éducation est incontournable, et les écrans doivent en faire partie. […] Qu’est-ce qu’on veut pour l’école de demain au Québec?»
Commission
La Commission a annoncé que les parlementaires se déplaceront dans les établissements afin d’aller à la rencontre des jeunes et du personnel scolaire. Nul doute que nos membres pourront alimenter ses réflexions. (C.P./IJL)