Des Lavallois ont profité de deux rencontres d’information sur le Réseau express métropolitain (REM) afin d’exprimer leurs inquiétudes quant aux conséquences des travaux débutés en avril 2018.
Plus de 100 personnes se sont déplacées aux deux occasions, une en mai lors d’une assemblée générale du Comité citoyen Laval-les-Îles (CCLLI), puis plus récemment au Sheraton Laval lors d’une porte ouverte pour découvrir les futurs stations et wagons.
«J’ai hâte de prendre le REM, mais j’ai peur du bruit», a résumé un citoyen pendant la période de questions. D’autres réserves exprimées étaient le transport vers Montréal, les ponts d’étagement à proximité des résidences, la fréquence des passages et l’intégration des structures à leur environnement.
«C’est sûr qu’il y aura des impacts, admet Giovanni Cipolla, chef de l’antenne Deux-Montagnes du mégaprojet. Pour chacun d’eux, on a mis en place des mesures de mitigation.»
Celui-ci nomme entre autres les écrans acoustiques pour le bruit, mesures de l’air pour la poussière, ainsi que la reforestation pour compenser la coupe d’arbres.
Acceptation sociale
«Vous avez un grand déficit de crédibilité à surmonter, parce qu’il y a deux ans, […] on s’était fait dire que les travaux du REM allaient avoir peu d’impacts sur l’offre de service de la ligne Deux-Montagnes, a lancé François-Hugues Liberge, résident de Laval-sur-le-Lac. C’est loin d’être le cas. Essayez de ne pas nous décevoir une deuxième fois.»
Le directeur des opérations au bureau de projet du REM, Denis Andlauer, faisait partie des gens ayant annoncé ce souhait de maintenir la ligne fonctionnelle.
«On ne fait pas juste remplacer un train par un autre train. C’est un changement de paradigme, avec un service de métro, sept jours sur sept.»
– Jean-Vincent Lacroix, porte-parole pour le projet du REM
«C’est ce qu’on espérait tous et en toute bonne foi, mais ce que nous disent les entrepreneurs, exo et tous nos experts de sécurité, c’est qu’on est capable de réaliser des travaux de manière ponctuelle à une station ou deux. Dès que ça devient un chantier linéaire sur toute la longueur, le risque pour les travailleurs et usagers dans le train par rapport à l’électricité devient tellement important que ce n’est pas réaliste.»
Les travaux seront donc faits en tronçons, tel que conseillé «unanimement», tout en assurant une interruption «le plus tard possible». M. Andlauer insiste sur le fait que le service a été conservé malgré des travaux importants aux stations Canora et Mont-Royal.
Quant à la volonté citoyenne, les gestionnaires du REM disent être très au fait. «On continue de discuter avec les autorités municipales avec comme préoccupation l’intégration urbaine», a commenté Virginie Cousineau, directrice aux affaires publiques au bureau de projet du REM.
Infrastructures
Avec une mise en service prévue fin 2023, le REM inclura 26 stations sur 67 kilomètres. Les wagons, plus petits et silencieux que les actuels, seront guidés sans chauffeur et offriront un réseau sans fil.
Les stations, bien que leur design ne soit pas finalisé, suivront trois axes esthétiques: la transparence, pour une présence forte en lumière, le mouvement et l’environnement, avec des structures en bois.
«Avant, nous avions un train de banlieu, décrit Jean-Vincent Lacroix, porte-parole pour le projet du REM. Demain, ce sera un service comme azur, avec des passages aux cinq minutes aux heures de pointe.»
Transport
À partir de janvier 2020, la fermeture du tunnel Mont-Royal entraînera des complications pour les voyageurs en destination de la Gare Centrale. Ceux-ci devront emprunter une navette ferroviaire, un autobus puis le métro de Montréal.
Depuis avril 2018, aucun service de train n’est offert sur la ligne exo6 Deux-Montagnes les vendredis soir et fins de semaine en raison des travaux.