Le Service de police de Laval (SPL) a procédé récemment à une opération, baptisée Défensif, visant les abuseurs qui sollicitent les services sexuels de personnes mineures, ce qui a permis d’arrêter six individus en mars.
«C’est un coup de filet dont nous sommes très fiers, d’affirmer Dany Gagnon, assistant-directeur au Secteur des enquêtes criminelles du SPL. Depuis la vague de fugues en 2016, nous avons créé une équipe d’enquêteurs qui travaillent en arrière-plan pour détecter des personnes sollicitant les services sexuels de mineures. Ce nouveau succès passe une fois de plus le message que l’exploitation sexuelle des personnes de moins de 18 ans est inacceptable!»
Parmi les hommes interpelés se trouvent Yan Mayer, 42 ans, Jean-Guy Buchanan, 55 ans, Pierre Lafortune, 53 ans et Guillaum Tremblay, 38 ans. Ils ont comparu le 7 mai à la Cour pour sollicitation de services sexuels d’une personne de moins de 18 ans, selon l’article 286.1 du code criminel.
La sixième personne arrêtée a été relâchée pour des raisons que le SPL préfère ne pas divulguer.
Récidiviste au passé lourd
Dans le cadre de cette opération, un récidiviste en matière de crimes sexuels a été identifié. Il s’agit de Michel Fradette, âgé de 39 ans.
Ce dernier aurait tenté d’obtenir des faveurs sexuelles d’une jeune fille âgée de seulement 12 ans. Les enquêteurs ont trouvé des milliers de photos et vidéos contenant du matériel de pornographie juvénile dans son téléphone cellulaire. Il lui était d’ailleurs interdit d’avoir un téléphone intelligent en sa possession.
«On parle ici d’un cas notoire, développe Dany Gagnon. C’est un prédateur sexuel et délinquant contrôlé après qu’il eut enlevé, séquestré et agressé sexuellement une fillette de neuf ans dans le coin du Lac-Saint-Jean. Il carbure à la pornographie juvénile et c’est ainsi qu’il est tombé dans nos filet. Sans cette opération, il aurait probablement réussi à passer sous le radar.»
Dans le passé, Michel Fradette a donc écopé d’une sentence de 10 ans de pénitencier. Quand il a été détecté par le SPL, celui-ci a déclenché une investigation parallèle ayant nécessité jusqu’à une dizaine d’enquêteurs.
«Nos enquêteurs sont des pères de famille, précise Dany Gagnon. Ils voulaient tous prendre part à l’opération et mettre la main sur cet homme avant qu’il ne fasse d’autres victimes. C’est très préoccupant car il réclamait spécifiquement les services d’une petite fille de 12 ans.»
Michel Fradette était en libération conditionnelle au moment de son arrestation. Les enquêteurs ont des raisons de croire qu’il aurait pu faire d’autres jeunes victimes et demandent l’aide du public.
Toute personne qui aurait été victime de Michel Fradette ou désire fournir de l’information concernant une situation ou une victime d’exploitation sexuelle peut le faire confidentiellement par la ligne info du SPL au 450 662-INFO (4636).
Mandat pancanadien
Un autre individu est recherché depuis son arrestation, en 2016, dans le cadre de la première vague d’arrestations de ce projet. Un mandat pancanadien est toujours en vigueur contre Oktay Guzel, 53 ans. Il pourrait se trouver dans l’Ouest canadien. |
Depuis juin 2018, lors d’opérations planifiées visant les abuseurs de victimes mineures exploitées sexuellement, les enquêteurs ont procédé à l’arrestation de 15 hommes qui auraient sollicité des services sexuels de jeunes femmes mineures. Âgés entre 18 et 67 ans, ces hommes résident dans la grande région métropolitaine.
Autres chiffres
À Laval, depuis 2016, plusieurs opérations se sont déroulées pour arrêter un total de 28 personnes. De ce nombre, sept individus ont été reconnus coupables, alors que les autres suspects attendent leur procès ou une décision du tribunal.
De plus, les policiers de Laval ont effectué plus de 125 inspections dans les salons de massage de Laval dans la dernière année, pendant que les enquêteurs ont traité près de 30 dossiers impliquant du proxénétisme et de la traite de personne sur le territoire.
Deux enquêteurs du SPL sont désormais assignés à temps plein avec l’Équipe intégrée de lutte au proxénétisme (EILP), sans compter une équipe dédiée à retrouver les jeunes mineurs en fugue. On sait que le bilan des fugues a diminué considérablement à Laval passant de 700 dossiers en 2015 à moins de 300 dossiers en 2018.
Le SPL rappelle que solliciter les services sexuels d’une personne âgée de 18 ans et moins est un acte criminel qui prévoit une peine minimale de six mois d’emprisonnement.