Seul comté lavallois remporté par la Coalition avenir Québec (CAQ) aux dernières élections, Sainte-Rose demeure une circonscription sans véritable attache depuis sa création en 2011.
Elle est passée du Parti québécois au Parti libéral en 2014, puis à la CAQ aux dernières élections. Chaque fois, la circonscription se donnait pour député un membre du parti au pouvoir.
Cela dit, les probabilités que le député sortant, Christopher Skeete, soit réélu le lundi 3 octobre au soir seraient aussi fortes que les chances que le comté de Chomedey demeure une forteresse libérale au lendemain des élections. C’est du moins ce que révèle le modèle statistique de projection électorale Qc125.com, qui s’appuie sur les tendances électorales, l’évolution démographique et les sondages politiques.
Le Courrier Laval vous présente les candidats des six principaux partis qui convoitent le siège de Sainte-Rose à l’Assemblée nationale. Ils apparaissent dans l’ordre des résultats obtenus dans le comté en 2018 par leur formation politique respective.
Christopher Skeete
Député caquiste sortant, Christopher Skeete est un militant de la première heure de la Coalition avenir Québec (CAQ). Il en a déjà assumé la vice-présidence pour l’Ouest-du-Québec.
Jusqu’au déclenchement des élections le 28 août dernier, il était adjoint parlementaire du premier ministre pour les relations avec les Québécois d’expression anglaise et adjoint parlementaire du ministre responsable de la Lutte contre le racisme.
Natif de Laval où il vit toujours avec sa famille, M. Skeete est politologue de formation et travaille depuis plusieurs années en gestion de la santé. Il est notamment le P.D.-G. d’une entreprise spécialisée offrant des tests de diagnostic et des vaccins.
Celui qui voue une passion pour l’entreprenariat a été vice-président de la relève d’affaires à la Chambre de commerce et d’industrie de Laval et mentor entrepreneur à l’Université Concordia, où il a créé en 2010 la bourse Nicole Ouellette et Lucie Masson – en mémoire de sa mère et sa grand-mère – pour les étudiants orphelins.
Détenteur d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université du Québec à Montréal, Christopher Skeete est membre de l’Ordre des administrateurs agréés du Québec.
Michel Trottier
Candidat du Parti libéral du Québec (PLQ), Michel Trottier est bien connu pour son implication en politique municipale lavalloise.
En 2013, il avait réussi un véritable tour de force en se faisant élire comme candidat indépendant dans le district Fabreville. Quatre ans plus tard, à la tête de Parti Laval – Équipe Michel Trottier, il devenait le chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville. Puis, en 2019, il remporte l’élection partielle dans Marc-Aurèle-Fortin dont il devient le conseiller municipal.
Son passage à la scène provinciale s’inscrit dans la «continuité de son implication» citoyenne et politique, soutient M. Trottier qui réside depuis plus de 35 ans dans le quartier de Sainte-Rose où il a élevé ses quatre enfants. Avant son entrée en politique, il avait présidé aux destinées de l’Association des résidents de Champfleury.
Enseignant et directeur d’école à la retraite, l’aspirant député a été vice-président de l’Association montréalaise des directions d’établissements scolaires.
Dans la course à la mairie de Laval en novembre 2021, Michel Trottier a terminé 2e derrière Stéphane Boyer avec 22 188 votes pour 25,2 % des suffrages, ne faisant élire que 2 de ses 21 candidats.
Lyne Jubinville
Représentant le Parti québécois (PQ), Lyne Jubinville est impliquée dans toutes sortes de causes.
Militante féministe, elle est membre fondatrice du groupe Pour les droits des femmes du Québec, dont elle a été la vice-présidente de 2017 à 2020.
Également artisan de la première heure du Rassemblement pour la laïcité (RPL) fondé en 2013, Lyne Jubinville y cumule les postes d’administratrice et de trésorière. Le parti souverainiste y voit une solide alliée pour défendre avec vigueur les principes de laïcité qu’il porte.
Vivant avec une stomie, elle s’engage à faire entendre la voix et les revendications de «toutes les personnes vivant avec un handicap au Québec», estimant que leurs «besoins particuliers» sont souvent relégués au second plan en matière de santé.
Secrétaire du conseil d’administration à l’Association humaniste du Québec de 2011 à 2015, Mme Jubinville associe tout naturellement la dignité humaine au projet d’indépendance du Québec dont elle entend faire valoir «les multiples avantages» en cours de campagne.
Lavalloise d’origine, la candidate péquiste est à l’emploi du Syndicat des spécialistes et professionnels d’Hydro-Québec depuis une dizaine d’années.
Karine Cliche
Porte-couleurs de Québec solidaire (QS), Karine Cliche réside dans le Vieux-Sainte-Rose depuis 17 ans.
Son parti la dépeint comme une militante de longue date pour la justice sociale, l’accès à l’éducation et la protection de l’environnement.
Professeure d’espagnol au Collège Montmorency, cette mère de deux filles a été particulièrement active ces deux dernières années pour la cause environnementale.
À l’été 2020, elle se portait à la défense de l’île Gagnon en mettant sur pied le mouvement citoyen Vigile Mille-Îles. L’île, qui se trouve au cœur du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles, est alors visée par un méga et controversé projet de développement immobilier, dont l’opposition citoyenne aura finalement raison.
L’an dernier, Karine Cliche remettait ça en fondant cette fois la Coalition mobilisations citoyennes environnementale de Laval, qui regroupe neuf organisations œuvrant pour la mise en valeur et la préservation des milieux naturels. Ce regroupement des groupes écologistes voit le jour au moment où des voix s’élèvent dans le Grand Montréal pour réclamer – des élus – la conversion en parcs-nature des terrains de golf une fois que ce ceux-ci auront cessé leurs activités.
Pierrette Kamning Nguendjong
Candidate pour le Parti vert du Québec (PVQ), Pierrette Kamning Nguendjong se lance en politique pour revendiquer de grands changements dans le système de santé, des investissements massifs en éducation et pour promouvoir une cohésion sociale et un Québec ouvert sur le monde.
Établie au Québec depuis 2010, cette mère de deux enfants d’origine camerounaise possède un Master en Économie et finance de l’Université Paris-XIII en plus d’un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) de HEC Montréal en comptabilité.
Celle qui se présente comme une éco-socialiste convaincue propose la gratuité et une meilleure desserte du transport en commun. S’opposant fortement à la privatisation des soins de santé, Mme Kamning Nguendjong souhaite la mise en place d’un système de proximité où les gens auraient non seulement accès à un médecin de famille, mais pourraient développer avec l’omnipraticien une relation axée sur la prévention.
En éducation, elle plaide pour la réduction des frais de scolarité, la valorisation des études post-secondaire et la lutte au décrochage scolaire au moyen de programmes inspirants qui amèneraient au dépassement.
Stéphanie Beauchamp
Candidate pour le Parti conservateur du Québec (PCQ), Stéphanie Beauchamp est détentrice d’un grade de bachelier par cumul de certificats en littérature et communications de l’Université Laval et de l’UQÀM.
Elle fait le saut en politique pour défendre les valeurs de liberté du PCQ. «La liberté de choix est importante à mes yeux. Il faut se sortir du mode de gouvernance de tous les aspects de notre vie par l’État. Il faut apprendre aux citoyens à se responsabiliser, à réfléchir et à s’engager», affirme-t-elle.
Mme Beauchamp endosse le discours de son chef Éric Duhaime pour qui une saine gestion des finances publiques passe nécessairement par un État moins interventionniste.
À l’emploi d’une entreprise qui fournit en impartition des services client et de gestion pour le pont à péage de l’autoroute 25, cette mère de famille explique que son engagement dans la vie publique a pour «principale motivation» de permettre à ses deux enfants de vivre «dans un Québec fort et ouvert au dialogue, aux débats et aux échanges et qui encourage ses citoyens à être responsables».
Sainte-Rose en chiffres
- Superficie : 38,6 km2
- Population totale selon le recensement de 2021 : 74 993 citoyens
- Nombre d’électeurs sur les listes préliminaires : 54 653 électeurs
Aux dernières élections
- La majorité des voix obtenue par le député élu Christopher Skeete (CAQ) en 2018 : 2462 voix
- Taux de participation aux élections de 2018 : 70 %
Limites du comté
La circonscription de Sainte-Rose est bordée au nord par la rivière des Mille Îles, au sud par l’autoroute Jean-Noël-Lavoie (A-440), à l’ouest par l’autoroute Chomedey (A-13) et à l’est par la voie ferrée du Canadien Pacifique, incluant le prolongement de la ligne arrière de la rue Saint-Paul (côté est) et son prolongement dans l’extrême pointe nord-est du comté.
Un peu d’histoire
Née du redécoupage de la carte électorale de 2011, la circonscription électorale de Sainte-Rose permettait de combler le déficit démocratique qui sévissait depuis plusieurs années dans la ville-région.
Déjà, en 2007, Laval était la région du Québec où le nombre d’électeurs par circonscription était le plus élevé par rapport à la moyenne provinciale. On y recensait en moyenne près de 55 000 électeurs par comté lavallois comparativement à 45 000 pour l’ensemble des 125 circonscriptions représentées à l’Assemblée nationale.
Sixième circonscription à voir le jour sur le territoire de l’île Jésus, Sainte-Rose regroupe alors quelque 45 000 électeurs qui, jusque-là, votaient dans Vimont et Fabre.
Ses limites territoriales correspondent essentiellement au secteur du Bureau municipal lavallois (BML) numéro 5 de la Ville, à savoir le secteur Ste-Rose-Fabreville.
«Le toponyme rappelle l’ancienne ville de Sainte-Rose créée en 1918, indique Élections Québec sur son site. La ville a été nommée en souvenir de sainte Rose de Lima (1586-1617), Péruvienne dévouée au service de sa communauté et première sainte canonisée dans le Nouveau Monde par le pape Clément X en 1671.»
Bureau de la directrice du scrutin
Carine Arseneault est la directrice du scrutin dans la circonscription de Sainte-Rose, dont le Bureau principal loge au Carrefour Multisports, situé au 2655, boulevard Daniel-Johnson, en bordure de la voie de desserte de l’autoroute Jean-Noël-Lavoie (A-440 ouest). Téléphone: 514 207-0426