Le mardi 21 janvier, la session d’hiver 2025 a débuté au Collège Montmorency avec six formations en moins, en raison de coupures budgétaires infligées par le ministère de l’Enseignement supérieur.
Pour le Syndicat des enseignantes et des enseignants du cégep Montmorency (SEECM), il s’agit d’un retour clair de l’austérité dans la gestion de l’éducation supérieure au Québec. Il dénonce la situation dans une lettre envoyée à Éric Girard, ministre des Finances, au début de janvier.
«Le gouvernement a imposé des limites aux seuils d’investissements des réseaux de l’éducation et de l’enseignement supérieur, a-t-il écrit. Cette décision est incompréhensible et incohérente alors que la vétusté de nos établissements est manifeste et la pénurie de ressources, criante.»
«Tous les cégeps doivent absorber une diminution de 38% sur 2 ans des enveloppes des priorités régionales au profit d’une centralisation vers des priorités nationales», a confirmé Véronique Leboeuf, directrice du Bureau de la performance institutionnelle et de l’innovation au Collège Montmorency.
Au niveau du cégep lavallois, ces diminutions de budget se traduisent en l’annulation de six cohortes, dont trois nouveaux programmes, où les étudiant.e.s devaient commencer à l’hiver 2025.
Les attestations d’études collégiales (AEC) touchées sont Répartiteur en centre d’appels d’urgence, Comptabilité, Techniques de gestion des ressources humaines, Cybersécurité: Protection et défense, Réseaux et sécurité informatiques et Coordination du commerce électronique.
Aucun programme en cours n’a été fermé, donc les étudiant.e.s actuellement inscrits au Collège ne sont pas affectés.
Par contre, les candidat.e.s qui désiraient s’inscrire à l’une des AEC annulées n’auront pas l’opportunité de le faire et devront retarder leur inscription à une date ultérieure.
Selon l’information procurée au Syndicat par le Collège, l’annulation de programmes influence «des emplois prévus plutôt que des emplois actuels, c’est-à-dire que des [enseignant.e.s] qui pouvaient en principe s’attendre à avoir du travail cette année n’en auront pas, mais qu’aucun contrat n’a été résilié».
Le SEECM ignore le nombre d’emplois touchés et n’avait pas connaissance des programmes annulés.
«On ne doute pas que le Collège travaille avec chaque département pour trouver ce qui est essentiel, pour départager ce qui est nécessaire de ce qui peut attendre ou quoi que ce soit, indique Amélie Therrien, présidente du SEECM, réclamant plus de communication et de transparence à son employeur. […] C’est juste qu’on n’a pas l’information.»
Autres coupures
Outre l’annulation des programmes, aucune autre coupure n’est annoncée à Laval.
«Pour l’instant, nous n’avons que des confirmations de coupures budgétaires pour l’aspect investissement/maintien des actifs», affirme Véronique Leboeuf, avant de préciser que les budgets d’investissement octroyés pour l’année par le ministère ne permettent pas le démarrage de d’autres projets d’infrastructures.
Dans un monde idéal, le Collège Montmorency devrait être doté d’un budget en investissement de plus de 300 millions de dollars.
Ni le cégep, ni le ministère des Finances n’ont précisé le financement octroyé au cégep pour l’année, mais il est certain que l’établissement d’éducation supérieure n’a pas les moyens de ses ambitions.
Investissements
À l’automne 2024, le Collège Montmorency a refusé 1207 candidatures recevables, principalement en sciences naturelles et soins infirmiers, par manque de locaux spécialisés.
«Ce qu’on veut pour Montmorency, qui est un service public, c’est un maximum d’accessibilité aux études supérieures pour les jeunes de notre région, affirme la présidente du SEECM. On trouve ça vraiment important, surtout que la pénurie de main d’œuvre s’aggrave. On trouve que le Québec n’a pas les moyens de refuser l’accès par manque de classes ou de laboratoires.»
Pour pallier la problématique, «plusieurs projets de transformation (laboratoires et classes) sont prévus l’été prochain et les dates de livraisons s’échelonneront du mois d’août au mois de janvier 2026», garantit le Collège. Ces investissements concernent les deux programmes nommés ci-haut ainsi que l’ensemble de l’offre étudiante, par des classes sèches. Ils nécessitent un financement de 10 millions de dollars, entièrement payé par les fonds autogénérés du Collège.
De plus, le terrain synthétique du cégep est inutilisable depuis 2024 et plusieurs étudiant.e.s doivent se déplacer dans des locaux privés afin de suivre leurs cours d’éducation physique.
Par exemple, Montmorency offre des cours de soccer au Centre sportif Bois-de-Boulogne, situé à environ 15 minutes en voiture ou 40 minutes via les transports en commun. S’y rendre à pied n’est pas une option, comme le trajet demanderait 1h40 aux sportifs.
«Tous les collèges, mêmes ceux n’ayant pas d’enjeux d’espace, incluent une offre de cours d’éducation physique à l’extérieur de leurs murs selon l’intérêt et les goûts des étudiantes et étudiants, et en fonction de la spécialisation des enseignant.e.s, indique Véronique Leboeuf. […] Le nombre d’étudiantes et étudiants [inscrits] varie selon les sessions, mais demeure relativement marginal.»
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