C’est le message qu’ils ont passé, à l’occasion de la présentation de leur bilan annuel, à Laval, le 22 septembre.
Sabrer les budgets n’est pas une solution favorable pour la protection des enfants et l’aide de familles vulnérables, d’après le directeur de la protection de la jeunesse (DPJ) de Laval, Jacques Dubé.
«Quand on entend le discours d’austérité du gouvernement, c’est-à-dire les coupes dans les congés parentaux, garderies et l’aide aux devoirs, qui sont tous des services de soutien à la famille, ça peut rendre encore plus vulnérables des familles qui le sont déjà, explique-t-il. Si j’ai moins d’intervenants et que j’augmente mon volume de familles pour chacun d’eux, ce n’est pas la même prestation de services.»
Coupes administratives
Dans la dernière année, le Centre jeunesse de Laval a subi des coupes budgétaires dans le secteur administratif et aucune dans les services directs (secteur clinique). «La prochaine coupe, ça va sûrement toucher le service à la clientèle, ajoute Jacques Dubé. On ne veut pas s’y rendre, car notre clientèle est très vulnérable. Nous sommes des services de dernières lignes et les impacts sont encore plus grands.»
Le budget pour cette année de la Direction de la protection (DPJ) et du Centre jeunesse est de 69 M$.
«On ne peut pas en demander toujours plus à nos intervenants qui sont dédiés. Ils ont des charges de travail assez intenses, reconnaît le DPJ. Mettre de la pression chez les intervenants, cela a des conséquences pour nous en termes d’absences maladie, d’épuisement, ou de réorientation de carrière. Il ne faut pas oublier que les intervenants sur le terrain ont besoin d’encadrement.»
Hausse des signalements
Après avoir connu une augmentation des signalements de 8 % en 2012 et une diminution d’un peu plus de 1 % en 2013, le DPJ note une hausse de 7 % dans la dernière année, pour un total de 2681. Sur ce chiffre, 40 % d’entre eux ont été retenus.
«Ça ne veut pas dire que ceux que je n’ai pas retenus, je n’ai pas eu de contact, précise le DPJ. Après un appel, la Loi [sur la protection de la jeunesse] nous permet de retenir un signalement, d’aller faire une première investigation sur la situation d’un enfant. On parle alors aux professeurs, directeurs d’école ou intervenants du CSSS de Laval, afin de s’assurer que c’est vraiment une situation dans laquelle le DPJ peut intervenir.»
Cette année, tout comme en 2013, ce sont les signalements pour abus physiques et risque sérieux d’abus physiques qui ont constitué la majorité des situations rencontrées, soit près de 42 % de tous les signalements gardés. Suivent ensuite la négligence et risques sérieux de négligence pour 24,1 % des appels. Enfin, 10 % retenus sont des cas d’agressions sexuelles. «J’ai plus d’enfants signalés en abus physiques, mais j’en ai plus suivis à moyen et long terme dans des situations de négligence», indique Jacques Dubé.
Pour la DPJ, une hausse des signalements n’est pas vue négativement. Au contraire, elle serait plutôt le reflet d’une sensibilisation grandissante de la population face aux difficultés vécues par certains jeunes.
Les signalements peuvent être faits au 450 975-4000 et sont confidentiels.