De nombreux citoyens de Laval-des-Rapides demandent plus de mesures de sécurité à la suite de l’ouverture d’un centre d’itinérance aménagé au Centre sportif Josée-Faucher, sur le boulevard des Prairies.
Ce nouveau centre de jour extérieur et refuge d’urgence a ouvert ses portes le mardi 14 avril pour accueillir des personnes vulnérables et isolées.
Ces dernières, qui se retrouvent à la rue en ce temps de pandémie, pourront s’y nourrir et loger temporairement.
«Le site a été ouvert hier et on n’a pas été avisé ni consulté avant son ouverture, explique Mathieu Thériault, citoyen de Laval-des-Rapides. On est conscient que la mise en place de ce site est en nécessaire dans les conditions actuelles, mais on aimerait qu’une clôture soit installée pour empêcher que ces personnes en situation d’itinérance, qui peuvent avoir des problèmes de dépendance, n’entraînent des problèmes de cohabitation.»
La pandémie de la COVID-19 crée des enjeux importants pour les personnes en situation d’itinérance causée par la réduction du nombre de lits dans les services d’hébergement d’urgence.
Le Réseau des organismes et intervenants en itinérance de Laval (ROIIL), en collaboration avec la Ville de Laval, la Commission scolaire de Laval et Centre intègre de la santé et de réseaux sociaux (CISSS) de Laval, a organisé l’ouverture de ce centre temporaire pour itinérants.
«On a été en mesure d’accueillir des gens seulement depuis hier parce que ç’a pris plusieurs jours pour appliquer toutes les mesures de protection de santé et sécurité publique, affirme Mathieu Frappier, coordonnateur du projet au ROIIL. Il s’agit d’un projet mené conjointement depuis le début avec la sécurité publique de Laval, de nombreux autres partenaires municipaux et du réseau de la Santé. Un encadrement de sécurité publique a aussi été déployé sur les lieux afin que ces personnes restent à l’intérieur des terrains prédisposés.»
Pétition et cohabitation
Les citoyens qui habitent autour du Centre sportif Josée-Faucher ont lancé une pétition en ligne afin de demander que d’autres mesures soient déployées par la Ville pour assurer la cohabitation entre le voisinage et les itinérants.
«On était fâchés parce qu’on a appelé notre député et le maire, mais personne ne nous a répondu ou nous a consultés, déplore M. Theriault. On est une centaine à avoir signé la pétition parce qu’on est inquiet pour la sécurité de nos enfants. Les membres des organismes communautaires, qui travaillent déjà au projet sur les lieux, nous recommandent vivement de ne plus nous promener dans le parc Bernard-Landry aux abords du site.»
Pour sa part, le coordonnateur du projet chez ROIIL souligne que «pour le moment, les personnes en situation d’itinérance sont plus enclines à se mettre en retrait, car elles ont peur du virus.»
Ville rassurante
«L’ouverture de ce centre ne veut pas dire qu’il y aura un achalandage soudain de personnes sans-abri, assure par courriel Valerie Sauvé, directrice des communications au cabinet du maire de Laval. Plusieurs d’entre eux sont déjà en centre d’hébergement et le demeureront.»
La Ville de Laval assure que le centre n’accueille pas de gens atteints de la COVID-19. Également, de nombreux intervenants sociaux, experts en matière de consommation et accompagnement psychosocial, seront sur place pour assurer un encadrement accru des personnes concernées.
«Les mesures mises en place sont importantes dans la prévention de la propagation de la COVID-19 chez les citoyens en situation d’itinérance, ajoute Valerie Sauvé. Ils ont ainsi accès à des points d’eau et services d’hygiène.»
Des intervenants qualifiés et gardiens de sécurité seraient également sur place en tout temps pour assurer la quiétude des lieux.
Un chapiteau extérieur est installé afin d’offrir un cadre extérieur défini. L’aire de service sera limitée au terrain du centre sportif Josée-Faucher.
La Ville de Laval n’écarte pas la possibilité d’installer une clôture à l’arrière des lieux pour rassurer le voisinage.
Le Réseau des organismes et intervenants en itinérance de Laval (ROIIL) invite les personnes qui souhaitent faire un don ou du bénévolat de communiquer directement avec l’organisme avant de se présenter sur les lieux.