La construction du complexe aquatique dont l’ouverture est prévue pour les Jeux du Québec d’été 2020 pourrait coûter 35 % de plus que les 61 M$ estimés par la Ville.
La plus basse soumission obtenue à la suite de l’appel d’offres pour la construction de cette infrastructure se chiffre à 82,1 M$.
Magil Construction Corporation devance ainsi Pomerleau (83,2 M$) et Groupe TEQ (85,5 M$), apprend-on sur le site officiel des appels d’offres du gouvernement du Québec.
Démenti
Porte-parole de la Ville, Sarah Bensadoun dément l’information publiée le 17 juillet sur le site du Système électronique d’appel d’offres (SEAO) du gouvernement selon laquelle l’administration Demers n’avait retenu aucune soumission et avait annulé le processus d’appel d’offres en cours.
«C’est une erreur administrative», précise-t-elle, ajoutant que les soumissions sont toujours au stade de l’analyse. De fait, SEAO y a apporté la correction hier en fin d’après-midi.
Selon ce que le Courrier Laval a appris, un employé du Service d’approvisionnement, responsable de la gestion des contrats publics, aurait considéré comme acquis l’item 36-1 qui, le 4 juillet, apparaissait à l’ordre du jour de la séance à huis clos du comité exécutif, portant la mention «Annuler l’appel d’offres SP-29445 Complexe aquatique de Laval – Travaux de construction de bâtiment et rejeter les soumissions».
Le «hic» est que le point avait été reporté.
Or, plus de six semaines après l’ouverture des soumissions, il appert qu’aucune nouvelle recommandation n’ait encore été formulée au comité exécutif, à savoir si on allait de l’avant avec l’un des soumissionnaires ou si on retournait plutôt en appel d’offres.
90 M$
Dénonçant la mauvaise planification de ce projet, le chef de l’opposition officielle, Michel Trottier, prévient que son représentant au conseil municipal, Claude Larochelle, s’opposera à tout octroi de contrat dépassant les coûts initialement prévus.
«Les contribuables lavallois n’ont jamais été consultés avant la planification de ce complexe aquatique et ils risquent de devoir payer 50 % de plus que les prévisions initiales», a-t-il réagi hier soir par voie de communiqué.
Considérant qu’un montant de 8,3 M$ a déjà été engagé pour la réalisation des plans et devis et la préparation des fondations du bâtiment, la facture pour le complexe aquatique s’élèverait à plus de 90 M$, fait-il remarquer.
Trottier dénonce par ailleurs le fait que la Ville ait lancé les travaux d’excavation sur le terrain voisinant avec le Cosmodôme avant que le contrat de construction ne soit accordé.
Celui qui s’est toujours opposé à un tel complexe aquatique revient avec sa proposition initiale «de privilégier des piscines plus modestes et mieux réparties sur le territoire pour faciliter leur fréquentation par les citoyens».
À cet égard, il soutient que Laval est la municipalité disposant du moins de piscines intérieures par ratio de 100 000 habitants au Québec.
Projeté jusqu’à tout récemment au coût de 61 M$, le complexe aquatique abritera 3 bassins pour la natation, le plongeon et le bain libre dont la capacité d’accueil totale est de 875 athlètes et baigneurs. Des gradins permanents pourront y accueillir 700 spectateurs, alors que l’aménagement prévoit l’ajout de 500 places additionnelles lors de compétitions d’envergure.