Le Plan climatique dont s’est dotée la Ville de Laval nécessitera des investissements de plus d’un quart de milliard de dollars sur un horizon de 5 ans.
Dévoilé ce lundi 17 avril, le plan quinquennal 2021-2025 se décline en 374 actions qui seront réalisées d’ici la fin 2025 au coût de 276 M$, incluant le soutien financier de 64,8 M$ annoncé par le gouvernement du Québec le 31 mars dernier. C’est donc dire que la Ville assumera plus de 75 % de la note.
Ce coup de barre s’inscrit dans la volonté de l’administration Boyer de réduire d’ici 2035 les émissions de gaz à effet de serre (GES) de 33 % par rapport au niveau de 1990, à Laval.
L’affaire de tous
«La lutte à la crise environnementale est maintenant l’affaire de tous», a déclaré par voie de communiqué le maire Stéphane Boyer, précisant que l’ensemble de l’appareil municipal emboîte le pas au Service de l’environnement qui a longtemps porté à bout de bras cette préoccupation. «Tout Laval s’est mobilisé afin de livrer une planification à la fois ambitieuse, réaliste et concrète», a-t-il ajouté.
Ventilation
La Politique écoresponsable des bâtiments municipaux adoptée en décembre 2022 se taille la part du lion avec une enveloppe de 81 M$. Celle-ci financera la conversion des énergies fossiles par des énergies renouvelables dans les bâtiments existants et les nouvelles constructions municipales.
Deuxième poste de dépenses de l’actuel plan d’action est la mise en œuvre de la Stratégie lavalloise de gestion des matières résiduelles, qui dispose d’un budget de 39 M$.
Les mesures encourageant la mobilité durable sur le territoire comptent pour 44 M$, ce qui profitera au développement du réseau cyclable et piétonnier, aux mesures préférentielles pour bus, au projet d’autopartage et à la conception d’un plan de mobilité durable intégré.
Le volet acquisition et protection de milieux naturels se voit pour sa part attribuer un budget de 32 M$.
Suivent dans l’ordre: la réalisation de six projets d’aménagement riverain (23 M$), la plantation d’arbres et la déminéralisation des surfaces pavées (9 M$), l’électrification de la flotte de véhicules municipaux (6 M$) et le programme de subventions visant la conversion électrique des systèmes de chauffage résidentiel au mazout (4 M$).
Chaire de recherche
Ce Plan, qui s’attaque notamment au secteur des transports responsable de 69 % des émissions de GES sur le territoire lavallois, est le fruit d’une «démarche rigoureuse», affirme la Municipalité qui a été accompagnée par la Chaire Mobilité de Polytechnique Montréal.
«Ce projet de recherche a été structurant pour mon équipe de recherche et a mené à l’élaboration d’un cadre général inédit d’évaluation des contributions potentielles de différentes stratégies de transport, d’utilisation du territoire et de comportements de mobilité», indique la titulaire de la Chaire Mobilité, ingénieure et professeure, Catherine Morency.
Celle qui dirige également la Chaire de recherche du Canada sur la mobilité des personnes en plus d’être cotitulaire de la Chaire en transformation du transport salue l’audace de la Ville de Laval. «Ce partenariat se traduit aujourd’hui par un capital d’outils et de méthodes pertinent pour toute Municipalité souhaitant identifier plus rigoureusement ses cibles de réductions et les choix à faire pour y arriver.»
Préservation de la santé
La préservation de la santé de la population se trouve au cœur de cette démarche municipale.
À cet égard, le président-directeur général du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval, Jean-Philippe Cotton, voit en ce Plan climatique – Horizon 2035 un «outil précieux» pour assurer «une cohérence et une efficacité des actions» de l’ensemble des acteurs de la communauté.
Parallèlement à son propre plan d’action visant à réduire l’empreinte carbone du CISSS, le P.-D.G affirme que son organisation «participera à la mise en œuvre des orientations et actions» du grand plan régional pour ainsi contribuer à «réduire les impacts des changements climatiques sur la santé des Lavalloises et Lavallois».