Le comité sur l’environnement de l’école secondaire Curé-Antoine-Labelle (CAL) a présenté sa Déclaration d’urgence climatique, pressant les dirigeants à accélérer leurs efforts en préservation de l’environnement, le 12 avril.
Inspiré de la Déclaration citoyenne universelle d’urgence climatique, le document détaille les demandes faites à l’école, la Commission scolaire de Laval (CSDL) et Ville de Laval.
La Commission scolaire doit, pour respecter la requête, implanter le compostage dans ses établissements, introduire de la vaisselle lavable et offrir des alternatives végétaliennes intéressantes dans les cafétérias, ainsi que négocier pour du transport électrique sur son réseau.
«En contrepartie, les jeunes s’engagent à prendre conscience de leur empreinte écologique, sensibiliser leur entourage et les autorités et participer à des actions concrètes d’amélioration de l’environnement», a indiqué Brianna Teupe, présidente du comité sur l’environnement de CAL.
Les gestes prévus incluent une marche bimensuelle autour de l’école, la plantation de 150 arbres pour compenser l’émission de gaz à effet de serre ainsi qu’une participation au grand ramassage et autres événements semblables.
«On dit des jeunes qu’ils sont les acteurs de demain. Je trouve plutôt que nous sommes les décideurs dès aujourd’hui.»
– Brianna Teupe, élève de 5e secondaire
L’engagement principal de l’école CAL était de signer le Pacte de l’école québécoise, ce qu’elle a fait, devenant la 8e institution lavalloise dans cette situation. La CSDL a quant à elle mené le bal en étant la première commission scolaire signataire, en février.
«L’espoir est dans l’action», a conclu la militante.
Appui
«On ne peut pas attendre que ça vienne d’en haut, a défendu Patrick Bonin, responsable climat urgence chez Greenpeace Canada. Quand une école, une commission scolaire s’implique, ça fait partie d’une mouvance sociétale.»
En plus de M. Bonin, le cinéaste et représentant du groupe de mobilisation sur la déclaration d’urgence climatique Michel Jetté, le président co-fondateur de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique, André Bélisle, ainsi que la présidente de la CSDL, Louise Lortie, étaient présents dans l’auditorium de l’école pour l’annonce officielle.
«Les jeunes héritent d’une situation extrêmement pénible à régler, mais ils sont nos phares», a soutenu M. Jetté. Celui-ci préparera un document éducatif de près de 45 minutes pour une distribution dans les lieux d’enseignement.
Le long des murs, une soixantaine d’affiches préparées par les élèves mettaient en lumière la crise environnementale. «Et si l’air était propre?», «Le climat change, changeons aussi» et «Révolution, solution à la pollution», pouvait-on entre autres lire.
CSDL
Face aux commandes de la Déclaration, Mme Lortie a répondu que la CSDL avait déjà plusieurs projets semblables dans la mire. «Nous voulons éliminer la styromousse des Midi-Bouffes, a-t-elle commenté. Dans l’appel d’offres pour le transport scolaire, nous voulons obliger l’électrification d’une partie de la flotte. Surtout, nous voulons du gouvernement un ajout de financement réservé aux projets de développement durable.»
Ville
La seule demande faite à la Ville de Laval est une meilleure gestion des déchets, du recyclage et compostage. «Les efforts sont gigantesques, a lancé Virginie Dufour, responsable des dossiers environnementaux à la Ville. On ne fera pas honte aux jeunes.»
Elle nomme, entre autres, le déploiement des bacs de compost, qui devrait rejoindre l’ensemble du territoire à l’automne prochain.
Un premier écocentre permanent est également prévu en hiver 2020 pour faciliter l’élimination de déchets nuisibles.
«En gérant nos déchets de façon adéquate, on peut atteindre tous nos objectifs de gaz à effet de serre, a-t-elle ajouté. Cependant, on sait que le transport pollue beaucoup. Il faut travailler sur les deux fronts.»
Origine
Le projet a été créé dans la foulée du mouvement écologique mondial inspiré par la Suédoise Greta Thunberg.
«En peu de temps, il y a eu une grande implication des étudiants, professeurs et de la direction, a expliqué Brianna Teupe. On voit que les jeunes sont très conscients du réchauffement planétaire.»
Rappelons qu’en mars, près de 150 000 personnes ont manifesté dans les rues de Montréal en soutien à la lutte aux changements climatiques.
Après le point de presse, une conférence a été présentée aux élèves de 4e et 5e secondaire de CAL.