Le chef du parti Action Laval, Achille Cifelli, et sa collègue Isabelle Piché, conseillère dans Saint-François, disent avoir «appris avec consternation» la teneur d’un rapport interne dévastateur divulgué le 13 octobre par le Courrier Laval dans le dossier de la Cité du cinéma.
«L’administration Boyer a caché de l’information aux élus. Ceci ternit le processus démocratique, réduit la confiance dans les institutions et invite aux doutes ainsi qu’à la controverse», affirme Isabelle Piché dans un communiqué publié quatre jours plus tard.
Classé confidentiel, ce document produit le 16 juin par le Service de l’urbanisme torpillait littéralement la demande de changement de zonage du promoteur Michel Trudel, visant à rendre conforme son projet de studios de production cinématographique et télévisuelle dans l’est de Laval.
Dénonciation
«C’est le devoir du comité exécutif de Monsieur [le maire] Boyer de s’assurer que les élus ont la totalité de l’information pertinente pour prendre une décision éclairée sur les projets qui sont présentés au conseil municipal», soutient ce groupe d’opposition dans son communiqué du 17 octobre.
Action Laval déplore que sous l’administration Boyer, les élus sont régulièrement appelés à voter des résolutions sans avoir ni le temps d’analyser le projet ni l’information complète: «Ceci soulève le doute sur un très grand nombre de décisions qui ont été prises par le Conseil.»
Le chef du parti et conseiller dans Val-des-Arbres, Achille Cifelli, soutient que la fuite de ce rapport jusque-là gardé secret conforte «la position traditionnelle» des élus d’Action Laval de ne pas voter «en faveur de dossiers sur lesquels nous n’avons pas la totalité de l’information pour l’expliquer aux citoyens».
Action Laval a manqué le bateau
Pourtant, le 5 juillet dernier, M. Cifelli et sa collègue dans Chomedey, Aglaia Revelakis, avaient tous deux voté contre le report du projet de règlement de zonage lié à la Cité du cinéma.
Faut-il rappeler qu’à cette assemblée extraordinaire, le chef intérimaire de Parti Laval, Claude Larochelle, avait proposé de reporter le vote justement pour ne pas «adopter à toute vapeur» un projet de cette importance sans avoir eu le temps d’y réfléchir et de le questionner.
Devant le rejet de sa proposition à 11 voix contre 2, M. Larochelle avait aussitôt demandé le vote sur le projet de règlement, estimant «ne pas avoir été informé adéquatement» sur les tenants et aboutissants.
Encore-là, les deux élus d’Action Laval présents ce soir-là (leurs collègues Isabelle Piché, David De Cotis et Paolo Galati étaient absents) s’étaient ralliés au parti au pouvoir, votant en faveur du projet de règlement.