Près de 23,7 millions de ces contenants n’ont pas été rapportés l’an dernier dans la grande région lavalloise, indique Consignéco, l’association dont la mission est de sensibiliser les gens à la valeur économique, écologique et sociale de la consigne. Tous ces dollars, dit-on, pourraient profiter à des organismes pour leurs activités et projets.
«Il y en a qui se font entre 2 et 3000 $ par collecte, fait valoir Pascale Demers, directrice des communications pour Consignéco. C’est moins dangereux que de se tenir sur un coin de rue à collecter de l’argent. Lorsque je vois ça, j’ai toujours peur qu’un jeune se fasse frapper!»
Mme Demers donne en exemple un regroupement de la Beauce qui a mis sur pied une route do collecte dans un parc industriel, une promenade rapportant quelque 14 000 $ annuellement.
«Le taux de retour est faible dans les industries, les commerces et les institutions. À Laval, il y a un bon quartier industriel et des tours à bureaux. Un organisme peut également se jumeler à une entreprise et dont le nom serait inscrit sur le bac de récupération. Ça crée ensuite des liens entre les deux. Il y a plein d’histoires de cannettes [à raconter]!» rapporte-t-elle en riant.
Entre 1500 et 2000 $
Le 181e Groupe scout St-Théophile organise une collecte une fois par année dans les rues du quartier Laval-Ouest. Les profits, qui se situent entre 1500 et 2000 $, viennent ensuite alléger le coût d’inscription pour les camps.
«On fait notre porte-à-porte le printemps, révèle Karine Sabourin, chef de groupe. Notre partenaire est le IGA Quintal, qui fait le lien avec la compagnie de recyclage, mais c’est à nous de faire le tri entre les canettes, les bouteilles et le verre. Avec les années, nous avons établi un système, mais c’est beaucoup de travail pour une journée.»
La collecte est publicisée, entre autres, dans les commerces du secteur et il arrive que des gens appellent directement le regroupement afin de leur donner des contenants consignés. «D’autres les mettent dans les bacs de recyclage ou les gardent chez eux, mais pour nous, ça représente des sous», ajoute Mme Sabourin.
Cette activité de financement ne fait pas qu’apporter un peu d’eau au moulin à l’organisme, elle permet également de conscientiser les jeunes à l’environnement. «C’est une valeur que l’on prône chez les scouts. On aide ainsi à avoir moins de canettes et de verre dans les sites de déchets», souligne Karine Sabourin.
Deux fois par année
Du côté du 221e groupe scout Monteuil, la collecte de contenants consignés se fait deux fois par année. «À l’automne, on peut amasser entre 3 et 3500 $ et en avril, jusqu’à 4800 $, indique Hervé Pelletier, chef de groupe. Nous couvrons un grand territoire et ce sont les Louveteaux, les Éclaireurs et leurs parents qui font les collectes.»
L’argent ainsi récolté permet au regroupement de baisser considérablement les frais pour les activités. «Nous sommes le groupe scout qui coûte le moins cher avec 325 $ par jeune. Sans les bouteilles, ce serait entre 1000 et 1200 $», rapporte M. Pelletier.
Selon Consignéco, dans la seule région de Laval, plus de 120 groupes communautaires et fondations profiteraient des dollars provenant du retour de contenants consignés.