Le plus important réseau de recharge public pour véhicules électriques du Québec et une startup québécoise lancent un banc d’essai à Laval.
Au cours des 12 prochains mois, le Circuit électrique et la jeune pousse YULtek testeront une borne de recharge rapide autonome alimentée par des panneaux solaires.
Fraîchement aménagé sur le site du Complexe sportif Guimond en bordure de la voie de desserte de l’autoroute 440 ouest, ce premier prototype s’inscrit dans le cadre de la Stratégie québécoise sur la recharge de véhicules électriques. Le ministère des Transports et de la Mobilité durable y contribue d’ailleurs à hauteur de 574 675 $.
Destination: Fermont
Au lancement du projet, le 12 février, la directrice Mobilité et responsable du Circuit électrique à Hydro-Québec, France Lampron, rappelait l’importance de ce nouveau banc d’essai.
«Afin de soutenir l’électrification des transports, nous devons nous assurer de rendre accessible l’ensemble du territoire québécois en s’appuyant notamment sur des solutions novatrices qui pourront nous permettre d’offrir la recharge en région éloignée», a-t-elle déclaré.
L’objectif ultime: offrir le service de recharge à des endroits qui ne sont pas raccordés au réseau électrique d’Hydro-Québec ou non adaptés à une alimentation directe.
De fait, si les essais s’avéraient concluants, le prototype s’implanterait dans la région de la Côte-Nord, plus précisément sur la route 389 – la seule route provinciale québécoise à se rendre au-delà du 51ᵉ parallèle. Cela permettrait de se rendre à Fermont en véhicule électrique.
«Ce sont des projets de ce genre qui nous permettront d’innover dans l’électrification des transports et d’en améliorer l’accessibilité partout au Québec», fait valoir la députée de Vimont, Valérie Schmaltz.
Émanant du Plan de résilience du réseau d’Hydro-Québec, cette solution pourra également être déployée dans des stations un peu partout au Québec afin d’offrir la recharge en cas de pannes.
Technologie novatrice
La borne rapide de 50 kW du fournisseur Flo est identique à l’un des modèles de borne de recharge rapide du Circuit électrique qu’on trouve à travers la province, explique-t-on, à la différence près qu’elle n’est pas raccordée au réseau de distribution d’Hydro-Québec.
La borne est alimentée par un système de stockage réalisé à partir de plusieurs batteries automobiles en seconde vie, lesquelles sont rechargées par des panneaux solaires d’une capacité maximale de 16 kW.
Cette technologie novatrice de système de recharge autonome à grande puissance a été développée par YULtek, une société qui se spécialise en solutions de génération, conversion et stockage d’énergie pour le marché des véhicules électriques. «Nous croyons fermement que nos produits aideront le Québec à atteindre la décarbonation des transports en retirant un des derniers obstacles à l’électrification», a indiqué son président Frederick Prigge.
Bien que le banc d’essai fait appel à l’énergie solaire, le système est conçu pour accepter différents types d’alimentation en parallèle.
«La production solaire pourrait donc être jumelée avec une connexion réseau monophasée pour aider à recharger les batteries lors des journées où le soleil se fait rare. Il sera aussi possible d’alimenter la station autonome avec des microturbines, des éoliennes ou même une génératrice en cas d’urgence», précise Hydro-Québec dans son communiqué.
Recharge gratuite
Pour toute la durée de cette mise à l’essai, la recharge sera offerte gratuitement.
Cela dit, la durée de recharge pourrait y être limitée, selon l’achalandage et l’état du système.
Pour une recharge, il suffit d’appuyer sur le bouton Démarrer de la borne; le démarrage prend un peu moins de deux minutes.
Les commentaires des utilisateurs permettront d’améliorer cette solution en vue d’un déploiement à plus grande échelle.
«Nous sommes fiers de contribuer au développement de cette nouvelle solution innovante qui façonnera l’avenir de la mobilité électrique du Québec, s’est réjoui le maire Stéphane Boyer. Ce partenariat témoigne de notre engagement à créer un avenir plus vert et plus durable pour toute la population québécoise».