Le Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval déplore la décision du conseil municipal de céder un milieu naturel boisé d’une superficie de quelque 5800 mètres carrés dans le cadre d’un échange de terrains visant à consolider le projet de la Cité de l’innovation carboneutre dans le périmètre du Carré Laval.
«Le terrain cédé, situé en bordure du boulevard Notre-Dame, constitue un morceau de la zone tampon qui entoure l’écosystème forestier exceptionnel (EFE) situé au coeur du Boisé Armand-Frappier», faisait récemment valoir l’organisme par voie de communiqué.
Cet écosystème figure parmi les 16 EFE reconnus par le gouvernement du Québec à Laval, ajoute-t-il. «C’est une forêt de types refuge et rare, abritant entre autres une importante population d’érables noirs, une espèce menacée au Québec.»
Le CRE soutient que la Ville aurait dû l’inclure dans la zone de protection des boisés d’intérêt en convertissant le zonage «Haute-Technologie» à celui de «Conservation».
Contre-productif
«Considérant l’importance de maintenir une zone tampon d’au moins 50 mètres de largeur pour préserver les processus écologiques des forêts d’intérieur, il apparaît contradictoire de conserver un milieu à haute valeur écologique tel qu’un EFE tout en ouvrant la porte au développement de sa périphérie immédiate», poursuit le Conseil régional de l’environnement.
Ce dernier s’inquiète des perturbations qu’entraînerait le déboisement de la zone tampon sur la forêt d’intérieur et sa biodiversité, notamment l’introduction et la propagation d’espèces exotiques envahissantes (EEE) et la dégradation de l’habitat liée à la perturbation des sols, aux changements de luminosité, de température et de régime de vent, écrit-il.
Perte nette
«Quoique la Ville ait, dans la foulée de cette transaction, agrandi la zone de conservation sur un terrain lui appartenant au nord, la cession du terrain boisé au sud constitue tout de même une perte nette de superficie d’un couvert forestier qui se fait déjà rare en plein coeur du Centre-Ville et à Chomedey», dénonce le CRE.
L’organisme est d’avis que cela contribuera à accentuer «la fragmentation de ce riche habitat déjà scindé par le boulevard Notre-Dame, avec le boisé Armand-Frappier au nord et le boisé Chomedey au sud.»
Sans remettre en question le projet de développement du Carré Laval, le CRE soutient que le règlement de ce litige s’est fait au détriment de la qualité de l’environnement et du droit de la population à profiter d’un environnement sain. <@S2>(S.ST-A.)<@$p>