Des organismes environnementaux et groupes de citoyens ont pris sur eux de lancer une consultation publique relativement à l’aménagement du bois du Trait-Carré.
Cette initiative, on la doit au Conseil régional de l’environnement (CRE) de Laval, CANOPÉE – Le réseau des bois de Laval, Les Amis du Trait-Carré et Les Amis du Boisé du Souvenir.
Ainsi, les Lavallois désireux de se faire entendre sur le sort qui attend l’un des derniers milieux naturels du centre-ville auront jusqu’au lundi 3 mai pour répondre au sondage mis en ligne aujourd’hui.
Faire bouger les choses
«Cette consultation vise à enclencher un processus de cocréation entre les citoyens, les acteurs locaux et la Ville de Laval pour la mise en valeur du site et sa protection», explique dans un communiqué conjoint le quatuor, qui désire «en faire un espace naturel accessible à tous» qui répondra «aux aspirations de la population environnante».
Les sondeurs rappellent que cet îlot de fraîcheur de 12 hectares a échappé au développement foncier grâce à la mobilisation citoyenne et aux 12 conseillers municipaux qui avaient voté à l’été 2018 en faveur de sa conservation intégrale, tuant dans l’œuf l’entente de principe selon laquelle la Ville cédait plus de la moitié de cet espace naturel au Groupe immobilier FTQ.
Depuis, 32 mois se sont écoulés et aucune information n’a encore transpiré quant à l’avenir du bois du Trait-Carré et sa mise en valeur, d’où la présente démarche dont le lancement coïncide avec la semaine du Jour de la Terre.
«Les 12 hectares de propriété publique sont toujours d’affectation multifonctionnelle et le Plan particulier d’urbanisme (PPU) du centre-ville présenté à l’automne 2020 ne fait état d’aucune intention établie quant à son aménagement», constate le groupe des quatre.
Proposition
Cela dit, on apprend qu’«une proposition de mise en valeur» a émergé «des inventaires des écosystèmes réalisés» entre-temps «par des citoyens et organismes».
Celle-ci suggère «deux secteurs d’aménagement sans empiétement grave sur le milieu» à chaque extrémité du site: au sud, là où l’on observe la présence de nerprun et de frênes morts, puis au nord, près du boulevard Saint-Martin, pour favoriser un meilleur accès.
Aux activités à faible impact s’ajoute un programme de restauration pour lutter contre les espèces exotiques envahissantes et de reboisement des superficies décimées par l’agrile du frêne.
Quant à la zone de conservation suggérée, elle serait de taille suffisante pour maintenir les espèces qui fréquentent ce site, dépeint comme «une mosaïque de boisés et de friches riches en arbres et en arbustes fruitiers, qui en font une halte migratoire et une aire d’alimentation pour une faune très diversifiée, dont de nombreuses espèces d’oiseaux». Depuis l’été 2018, on a recensé la présence de plus de 60 espèces de volatiles dans cet espace naturel entouré de béton.
La parole aux citoyens
Pour les deux prochaines semaines, le CRE, CANOPÉE et Les Amis du Trait-Carré et du Boisé du Souvenir exhortent les citoyens à consulter en ligne leur proposition d’aménagement, puis à répondre au sondage de telle sorte qu’ils puissent refléter leurs souhaits et préoccupations dans la «vision concertée» qu’ils présenteront à l’administration Demers.
Incidemment, les résultats du sondage seront compilés et déposés sous forme de mémoire dans le cadre de la consultation publique que la Ville tiendra ce printemps relativement au Programme particulier d’urbanisme (PPU) du centre-ville.
Le bois du Trait-Carré, rappelons-le, a été acquis ces dernières années par voie d’expropriation au coût de 27 750 000 $.