Mis à jour le 31 octobre 2025 à 11h40
Les 7, 8 et 9 novembre, les Productions Belle Lurette présenteront au public lavallois une adaptation flamboyante de l’opérette La Belle Hélène à la Maison des arts de Laval.
Sous la direction d’Etienne Cousineau, fondateur de Belle Lurette, cette relecture du chef-d’œuvre d’Offenbach transporte le mythe grec dans l’univers scintillant d’un cabaret montréalais, où humour, drag et opérette classique s’unissent dans un hommage vibrant à la culture et diversité.
C’est une idée née de la passion «Quand j’ai vu une production d’Offenbach dans un contexte moderne en France, j’ai trouvé ça fascinant, confie Etienne Cousineau, dont le passage éclatant à La Voix (demi-finaliste, 2013) marque encore l’imaginaire. Je ne voulais pas copier cette proposition, mais m’en inspirer pour créer quelque chose de proprement québécois.»
C’est ainsi qu’est née l’idée de revisiter La Belle Hélène, une œuvre mythique qui explore l’amour et la beauté à travers le prisme d’un univers drag et contemporain.
Pour Etienne Cousineau, cette esthétique permet de libérer le théâtre de ses conventions et d’offrir une expérience «à la fois théâtrale, humoristique et profondément humaine».

Mythologie et culture locale
Dans cette adaptation, la mythologie grecque cède la place à des figures de la culture québécoise.
«Je me suis rendu compte que la mythologie n’est plus tellement étudiée dans les écoles, explique celui qui enseigne aussi le français au Collège Letendre. Alors, j’ai remplacé les déesses grecques par des icônes du Montréal des années 50 — Alys Robi, Muriel Millard et Dominique Michel — tout en conservant leurs noms mythologiques.»
Ce mélange entre Vénus, Minerve et Juno d’un côté, et les grandes figures du showbiz québécois de l’autre, crée une passerelle entre les mythes anciens et la mémoire culturelle d’ici.
Au cœur de l’action
L’action se déroule dans un cabaret montréalais. Un choix artistique fort, porteur de symbolisme.
«Je voulais que le public se reconnaisse, explique Etienne Cousineau. La mythologie grecque, c’est fascinant, mais ça reste très loin de notre culture. En situant l’histoire dans un cabaret, on la rapproche des gens et on lui donne un souffle nouveau.»
Pour le metteur en scène, cette approche est aussi un geste d’amour envers la culture québécoise.
«Je voulais faire une lettre d’amour à toutes ces cultures qui tombent un peu dans l’oubli, et montrer qu’elles ont encore leur place dans notre imaginaire collectif.»
Respect et liberté créative
Malgré cette relecture audacieuse, le directeur artistique des Productions Belle Lurette tient à souligner que La Belle Hélène reste fidèle à son essence.
«L’œuvre est respectée presque à 100%, dit-il. Le livret et la partition sont intacts. On a simplement replacé certaines scènes dans un autre contexte. Par exemple, l’ouverture originale se déroule autour d’un sacrifice à Jupiter, mais chez nous, c’est une répétition dans le cabaret. Le chant est le même, seul le cadre change.»
Troupe vibrante
Avec 25 artistes sur scène, l’énergie promet d’être contagieuse.
«On travaille avec un noyau de comédiens et chanteurs qui se retrouvent chaque année. C’est une vraie troupe, souligne le metteur en scène. On se connaît, on se fait confiance, et les répétitions sont intenses, mais toujours dans le plaisir.»
Cette complicité se traduit sur scène par une grande cohésion artistique et un dynamisme qui rappelle la comédie musicale.
Costumes et diversité
Les costumes, flamboyants et colorés, occupent une place centrale dans le spectacle.
«On a environ 90 costumes!, s’exclame Etienne Cousineau. Chaque artiste change trois fois, parce que l’histoire s’étend sur plusieurs semaines.»
Le cabaret devient un lieu de diversité, peuplé de personnages inspirés de la réalité montréalaise: clients excentriques, artistes transformistes, et membres de la communauté LGBTQ+.
«Nous avons deux artistes transgenres dans la distribution, précise-t-il. C’est important pour nous de refléter cette communauté, de la mettre à l’avant-scène et de montrer toute sa richesse créative.»
L’opérette, un art vivant
Pour Etienne Cousineau, l’opérette n’est pas un genre du passé, mais un pont vers l’avenir.
«J’ai grandi avec l’opérette. Depuis 21 ans, ma compagnie La Belle Lurette s’efforce de la garder vivante confie-t-il. C’est un art populaire, accessible, et c’est souvent une porte d’entrée vers le monde de l’opéra.»
Il se réjouit d’ailleurs de constater que beaucoup de spectateurs découvrent ce genre grâce à leurs productions.
«Quand quelqu’un me dit: “C’est ma première opérette et j’ai adoré”, je me dis qu’on a réussi notre mission de démocratisation culturelle.»
Message d’humanité
Au-delà du divertissement, le spectacle porte un message fort.
«Notre mission première, c’est de toucher le public, affirme le Lavallois. Dans un monde où l’actualité n’est pas toujours joyeuse, on veut offrir un moment de bonheur, d’humour et d’humanité. Et surtout, rappeler qu’on peut apprendre énormément de la communauté LGBTQ+, par leur créativité, leur flamboyance et leur sens de la liberté.»
Les Lavallois auront donc rendez-vous les 7, 8 et 9 novembre à la Maison des arts de Laval (1395, boulevard de la Concorde Ouest) pour découvrir une adaptation «complètement folle, complètement colorée» de ce grand classique.
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