La Banque du Canada a annoncé, le 25 octobre, qu’elle maintenait le taux cible du financement à un jour à 5%.
Le taux officiel d’escompte demeure à 5,25% et le taux de rémunération des dépôts à 5%. La Banque poursuit également sa politique de resserrement quantitatif.
Échelle mondiale
À l’échelle mondiale, l’économie ralentit selon les données de la Banque du Canada.
On s’attend à ce que la croissance se modère encore, la demande étant freinée par les hausses de taux passées des banques centrales et la forte montée récente des rendements obligataires mondiaux.
La Banque projette une croissance du produit intérieur brut mondial de 2,9% cette année, de 2,3% en 2024 et de 2,6% en 2025. Même si le profil de la croissance mondiale a peu changé depuis la parution du Rapport sur la politique monétaire de juillet, l’économie américaine se montre plus vigoureuse que prévu, et l’activité économique en Chine, plus faible. La croissance dans la zone euro a quant à elle encore ralenti.
La Banque précise que l’inflation est en baisse dans la plupart des économies, puisque les problèmes d’approvisionnement se résolvent et que la demande affaiblie réduit les pressions sur les prix.
La guerre en Israël et à Gaza représenterait d’ailleurs une nouvelle source d’incertitude géopolitique.
Données nationales
Au Canada, de plus en plus de données montrent que les hausses passées du taux directeur freinent l’activité économique et allègent les pressions sur les prix.
La consommation a été modeste, comme en témoigne la diminution de la demande de logements, de biens durables et de nombreux services. L’affaiblissement de la demande globale et l’augmentation des coûts d’emprunt pèseraient sur les investissements des entreprises.
La poussée démographique vient plutôt alléger les pénuries de travailleurs dans certains secteurs et soutenir la demande de logements et la consommation.
On précise que la création d’emplois a été moins forte que l’augmentation de la population active récemment et que les postes vacants ont continué de diminuer. Le marché du travail reste toutefois plutôt tendu et des pressions continuent de s’exercer sur les salaires.
En ce qui concerne l’économie en général, divers indicateurs donnent à penser que l’offre et la demande s’approchent maintenant du point d’équilibre.
Projections et inflation
Selon la Banque du Canada, la croissance économique a été de 1% en moyenne au cours de la dernière année et devrait demeurer faible pendant encore un an. Elle devrait remonter vers la fin de 2024 et en 2025.
Cette faiblesse à court terme reflète l’effet grandissant des hausses de taux passées de même que le ralentissement de la demande étrangère. La remontée prévue par la suite sera entraînée par les dépenses des ménages, ainsi que par un raffermissement des exportations et des investissements des entreprises dû à l’amélioration de la demande étrangère. Une part notable de la croissance devrait être attribuable aux dépenses des gouvernements sur la période de projection.
Dans l’ensemble, la Banque s’attend à ce que l’économie canadienne affiche un taux d’expansion de 1,2% cette année, de 0,9% en 2024 et de 2,5% en 2025.
De son côté, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a été volatile ces derniers mois : elle s’est chiffrée à 2,8% en juin, 4,0% en août et 3,8% en septembre. Les taux d’intérêt plus élevés modèrent la progression des prix de nombreux biens généralement achetés à crédit, et on commence à faire le même constat du côté des services.
La hausse des prix des aliments ralentit, après avoir maintenu un rythme très élevé. Par contre, en plus des intérêts hypothécaires élevés, les loyers et autres frais de logement affichent encore un fort taux d’augmentation.
D’après la projection d’octobre de la Banque, l’inflation mesurée par l’IPC devrait avoisiner 3,5% en moyenne jusqu’à la mi-2024, puis baisser graduellement pour atteindre 2% en 2025. Ce retour à la cible coïncide essentiellement avec celui projeté en juillet, sauf qu’on s’attend maintenant à ce que l’inflation reste plus élevée à court terme en raison de la hausse des prix de l’énergie et de la persistance de la forte inflation.
Notons que le prochain établissement du taux cible du financement à un jour aura lieu le 6 décembre. (N.P.)