«On n’est pas si loin de la baignade, évalue Jean Lauzon, directeur de l’organisme Éco-Nature. Si c’est baignable à Oka, ça devrait être baignable ici, en face de l’île Turcotte, par exemple: c’est la même eau. Il doit y avoir des petits problèmes en cours de route.»
Plus d’échantillons
Les «petits problèmes en cours de route» ne sont pas attribuables qu’à Laval. En fait, Denis Brouillette, analyste à la direction du suivi de l’état de l’environnement du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP), pointe plutôt du doigt les municipalités de Saint-Eustache et de Boisbriand.
Entre 2001 et 2005, une «importante contamination bactériologique a été observée en aval» de ces stations d’épuration, peut-on lire dans le rapport sur la qualité de l’eau de la rivière des Mille-Îles, dont M. Brouillette est l’auteur.
Depuis deux ans, ces deux villes ainsi que les autres municipalités de la Rive-Nord ne participent plus au programme de suivi de la qualité de l’eau de la rivière, piloté par le MDDEP.
Jusqu’en 2005, Éco-Nature soumettait au laboratoire l’eau de 18 sites sur la Rive-Nord, en plus de 32 autour de l’île Jésus. «Depuis un an, Boisbriand désinfecte avec un nouvel équipement. On aurait pu voir les résultats», déplore Denis Brouillette.
Dans la même direction
«Du côté de Laval, il y a moins de rejets […]. En général, les usines fonctionnent très bien, elles rencontrent toutes les exigences», note Denis Brouillette. Laval a établi deux usines de traitement d’eaux usées sur les berges de la rivière des Mille-Îles (Fabreville et Auteuil), alors que sept sont en opération de l’autre côté de la rivière.
Il faut également compter les cinq usines qui rejettent l’eau dans les tributaires de la Rive-Nord. Quant aux ouvrages de surverse dans le bassin de la rivière des Mille-Îles, 32 sont sur le territoire de Laval et 141 sur celui des villes de la Rive-Nord.
La baignade dans la rivière des Mille Îles? «On est proche, partout où c’est vert [propre à la baignade], c’est possible, mais tout le monde doit ramer dans la même direction», laisse tomber le porte-parole de Ville de Laval, Marc Laforge.