L’enquête sur les Prévisions salariales 2024 de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA) dévoile que les employeurs québécois prévoient octroyer des augmentations salariales de 3,7% en 2024.
Il s’agit de la deuxième augmentation la plus élevée enregistrée dans les 15 dernières années. En 2023, une hausse moyenne de 3,55 a été observée.
L’enquête permet également de conclure qu’une minorité d’entreprises envisage des gels de salaires pour 2024, et ce, dans tous les secteurs, quel que soit le type de poste ou la taille de l’organisation.
«Petites, moyennes ou grandes, toutes les entreprises doivent tenir compte des attentes élevées des travailleurs, engendrées par l’inflation des dernières années et par la rareté relative de la main-d’œuvre, qui persiste en dépit du ralentissement actuel, note Manon Poirier, directrice générale de l’Ordre des CRHA. Malgré leurs contextes respectifs, les PME et le secteur du commerce de détail doivent aussi rajuster leurs offres salariales.»
Variabilité
Bien que des augmentations sont prévues dans tous les secteurs, la variabilité des prévisions est un peu plus grande au Québec qu’ailleurs au Canada. Des écarts de 1,5 point de pourcentage sont attendus dans la province, comparativement à 0,9 dans l’ensemble du pays.
Le commerce de gros et de détail, les services professionnels et techniques, ainsi que le secteur de l’agriculture et de la foresterie sortent grands gagnants au Québec, suivis de plusieurs autres supérieurs à la prévision de 3,7% et avoisinant les 4% : fabrication, transport et entreposage, finance et assurances, ainsi que le secteur des arts, spectacles et loisirs.
À l’inverse, les administrations publiques du Québec entrevoient des augmentations plus modestes, de 2,6% en moyenne.
Par ailleurs, l’Ordre des CRHA départage pour une première fois les prévisions salariales entre employés syndiqués et non syndiqués dans son étude annuelle. De manière générale, les rajustements de salaires des employés syndiqués sont inférieurs à ceux des employés non syndiqués.
«L’avantage des conventions collectives, c’est qu’elles donnent de la prévisibilité aux employés quant à leur salaire et leurs conditions puisque les conventions sont signées pour quelques années. Le revers, c’est qu’elles offrent moins de latitude et de capacité à s’adapter rapidement au contexte et au marché dans l’octroi des augmentations annuelles», complète Manon Poirier. (N.P.)