Les pionnières et les bénévoles ont reçu des hommages et des remerciements de quelques élus. L’une d’elles, Jeannine L’Archevêque, a assuré la direction générale pendant la majorité de ce quart de siècle. À ce titre, l’AJFF, a décidé de nommer l’une de ses salles à son nom.
Honneurs
Le maire de Laval, Marc Demers, a fait état d’une longue liste de bénévoles issus de l’organisme, ayant reçus des prix pour leur implication au fil des ans.
François Pilon, député de Laval, a remis un certificat honorifique à Mme L’Archevêque tandis que le député de Sainte-Rose, Jean Habel, lui a remis la médaille de l’Assemblée Nationale.
Après de telles attentions, Mme L’Archevêque, 70 ans, était très émue. «J’ai l’habitude de donner, ça fait drôle de recevoir. Je ne m’y attendais pas. Je n’étais pas toute seule à créer cet organisme, mais j’ai été là le plus longtemps», insiste-t-elle.
Lors de son allocution Mme L’Archevêque a affirmé que cela a toujours été ardu d’expliquer, devant le gouvernement et les subventionnaires, ce que faisait, exactement, l’AJFF, à quelle clientèle les services répondaient. «Le Jardin de la Famille de Fabreville aide des personnes avec de la déficience intellectuelle, des traumatisé crâniens, des handicapés physiques et autres… mais en fait, c’est simple, l’AJFF a offert une Voix aux sans voix.»
La famille
L’organisme communautaire porte bien son nom puisque les quatre sœurs, Lorraine Germain, Monique Godbout, Lise Gingras (décédée le 21 septembre 2009) et Jeannine L’Archevêque ont eu l’idée de venir en aide aux démunis.
Louise Marsan, Lucille Blais (décédée), Rosa Bargeletti et Colette Bouffard (décédée) ont également contribué au succès.
«C’est Lorraine qui a eu l’idée d’un comptoir de vêtements et qui nous a convaincues», souligne Mme L’Archevêque, ancienne directrice de l’organisme et bénévole durant une vingtaine d’années.
Les pionnières ont investi temps et argent parce qu’il croyait à la mission de l’organisation soit celui d’aider les personnes souffrant principalement d’handicap intellectuel, afin de leur offrir un espace pour vivre, apprendre, s’outiller.
Un peu d’histoire
Le sous-sol du presbytère de la paroisse Saint-Léopold est la première adresse de l’organisme. Par la suite, l’organisme a déménagé ses pénates au sous-sol du dépanneur pour enfin avoir pignon sur rue au 3867, boulevard Sainte-Rose, depuis 1994.
«À l’époque, nous payions le loyer selon les moyens. Ça coûtait autour de 185 $ par mois. Nous avons amassé moins de 1000 $ pour les deux premiers mois. Au terme d’une première année d’opération, en 1990, Au Jardin de la Famille de Fabreville ferme les livres avec des ventes totalisant près de 10 000 $», explique-t-elle.
«Je me souviens qu’au début on ramassait le linge dans des sacs à ordure et nous lavions et reprisions les vêtements. «Sky is the limit» disait ma sœur Lise. Et elle avait raison», poursuit-elle.
La croissance n’a jamais cessé puisqu’aujourd’hui, la friperie compte sur un budget annuel de 540 000 $ et engrange des ventes de 150 000 $ par année. Plus de 25 000 personnes fréquentent ce service du regroupement.
«Ça ne cesse de grossir. Nous avons aussi des employés subventionnés par le gouvernement, des bénévoles, etc. On forme une belle famille», mentionne la nouvelle directrice en poste depuis janvier dernier, Ève Lacoursière.
«Le Jardin de la Famille est généreux, rassembleur, instructif et inspirant. Je ne peux qu’imaginer la quantité d’efforts, de temps et d’énergie qui ont été investis, ici, pour arriver à ce résultat: Une quinzaine d’employés, une centaine de bénéficiaires, des milliers d’heures de travail», termine-t-elle.
Le président de l’AJFF, Richard Longval, affirme sans détour que les bénévoles ont une place précieuse. «Nous ne serions pas ce que nous sommes sans leur apport, leur générosité et leur appui sans compromis.»
Tous les bâtisseurs présents ont émis le souhait que l’organisme s’épanouisse encore pendant, au moins, un autre 25 ans!
De nombreux services
Au fil des ans, Au Jardin de la Famille de Fabreville a élargi ses horizons en greffant de nouveaux services: éveil à la lecture et à l’écriture chez les enfants de 2 à 6 ans, projet ÉLÉ qui favorise la lecture chez les tout-petits, alphabétisation, informatique, cuisine collective et le jardin collectif.
L’organisme propose également des ateliers de francisation pour l’amélioration et l’apprentissage de la langue française.
Toutes ces activités ont un lien commun: améliorer la qualité de vie des participants, une clientèle composée notamment de gens vivant avec une limitation intellectuelle et physique, analphabètes ou peu scolarisés ou à faible revenu.