À peine descendus de leur vélo, après avoir parcouru les 1000 km du Grand Défi Pierre Lavoie, les membres de l’équipe de la Commission scolaire de Laval (CSDL) pensent déjà à la préparation de l’édition 2013.
Ils ne songent pas tant à leur préparation physique, mais plutôt aux moyens de mobiliser l’ensemble des élèves et des écoles de la CSDL pour qu’ils s’entraînent avec eux. Cette année, Claudie Simard, directrice de l’école Léon-Guilbault, Christine Desrosiers, directrice de J.-Jean-Joubert, Danny Langlais, directeur de L’Harmonie, Danny Laviolette, directeur de l’école Les Trois-Soleils, et Marc Côté, conseiller pédagogique en éducation physique, ont partagé leur entraînement pendant 20 semaines avec les élèves de 15 écoles primaires. C’est ce projet qui leur a donné leurs billets pour le Grand Défi qui consiste à relier La Baie à Montréal, en 60 heures.
En plus du départ où les 900 cyclistes ont été salués par des F-18, un bateau de la garde côtière et des hélicoptères, les membres de l’équipe de la CSDL ont été particulièrement touchés par les encouragements du public. «On passait dans des petits villages et il y avait des regroupements d’une centaine de personnes, raconte Danny Laviolette. C’est plus émouvant que 10 000 personnes.»
«La caravane ne s’arrêtait pas. C’était comme le Tour de France, les gens viennent juste pour nous voir passer», s’étonne pour sa part Marc Côté.
Tout au long de son entraînement, Claudie Simard s’était visualisée entrant dans le stade accueillie par ses élèves ce fut le cas puisque l’école a été choisie pour la Grande Récompense. «J’étais contente de les voir. En plus, je faisais partie des 20 personnes qui sont montées sur scène aux côtés de Pierre Lavoie», dit-elle enthousiaste.
Difficultés
Malgré le support de la population, les cyclistes ont tous connu des moments plus difficiles, notamment dus au manque de sommeil. Le froid a également éprouvé leur endurance. Alors qu’il devait faire, de soirée et de nuit, les étapes St-Félicien à Chicoutimi et Chicoutimi à L’Étape, dans la réserve faunique des Laurentides, Marc Côté admet avoir envisagé l’abandon. «Je m’attendais à ce qu’il fasse frais, mais il a fait froid autour du Lac St-Jean. Il y avait des poches de vent glacial. Ça m’a pris beaucoup d’énergie pour combattre le froid. J’ai fait un kilomètre à la fois. Je ne pensais pas que le défi serait St-Félicien-Chicoutimi», admet celui qui a déjà traversé l’Afrique du nord au sud.
Pour Christine Desrosiers, la montée de 15 km du mont Shefford a été difficile. «J’étais stressée parce qu’il y avait eu des chutes. On sait qu’on ne peut pas mettre le pied par terre», raconte-t-elle, en se montrant fière d’avoir finalement réussi malgré l’épuisement.
Modèle
À leur retour, les quatre directeurs pouvaient lire la fierté dans les yeux de leurs élèves. «J’ai été accueilli comme un héros», note Danny Langlais.
«Pour les enfants, on n’est pas seulement une directrice, on devient un modèle», constate Mme Desrosiers.
Claudie Simard estime que ses collègues et elle doivent utiliser cette position pour influencer les enfants. «Toutes les équipes parrainent une école, mais nous nous avons un rôle plus grand parce que nous sommes avec eux au quotidien. On a à faire bouger les choses», insiste-t-elle.
Selon Danny Langlais, le projet lavallois a également eu une influence sur les écoles de Montréal, la région où le Grand Défi peine à recruter des écoles pour son activité visant à faire bouger les élèves pour qu’ils amassent des cubes d’énergie.
«Le Grand Défi, c’est une épreuve physique, mais c’est un moment de pause pour dire aux gens que c’est important l’activité physique», conclu M. Laviolette.