En se promenant sur la berge aux Quatre-Vents, dans Laval-Ouest, les citoyennes et citoyens peuvent admirer l’arbre enchanté de Serge Roy et Richard Lamothe.
Depuis près de six ans, Richard Lamothe, retraité des Forces armées canadiennes, nettoie la plage qui fait face à la municipalité de Deux-Montagnes.
Sur la berge, un arbre dévoré par l’agrile du frêne a attiré son attention. Alors qu’il envisageait y dessiner un visage au crayon feutre, l’ancien combattant rencontre Serge Roy qui se promenait à vélo à proximité. Il lui propose alors de graver dans le bois le visage d’un roi.
Le sculpteur professionnel, qui est notamment derrière les prix Dunamis de la Chambre de commerce et d’industrie de Laval, accepte l’invitation de celui qui deviendra son partenaire de travail.
Près de 2 ans et 1000 heures plus tard, il reste moins de 4 pouces vierges sur l’arbre d’une vingtaine de pieds de haut.
Coffre aux trésors
Les deux artistes se sont inspirés des gens et animaux qui déambulent sur la plage pour déterminer les motifs à graver sur l’arbre.
Ainsi, les multiples tableaux sculptés témoignent de la grande diversité des passantes et passants.
«On retrouve une pièce indienne, égyptienne, maya, aztèque», commence à énumérer Serge Roy.
Pour le plaisir des enfants, les coéquipiers ont également sculpté des portes miniatures, dont une qui abrite un petit ourson en peluche et une autre qui est trop haute pour être ouverte.
«Je dis aux gens qu’ils y trouveront ce qu’il y a de plus beau, confie le sculpteur professionnel. Il y a un petit miroir à l’intérieur.»
Pour Richard Lamothe, l’arbre rassemble aussi de nombreuses pièces inspirées par l’histoire de la Ville de Laval, dont un hommage à la famille Montmorency, une des huit plus vieilles familles de l’île Jésus.
«J’en ai appris tellement sur notre histoire à travers ce projet», partage celui qui entretient l’œuvre en y apposant un vernis à plancher pour le préserver.
Ce n’est pas fini
Serge Roy et Richard Lamothe travaillent actuellement sur deux nouveaux paysages à partir de tronçons de l’arbre qu’ils ont récupérés pour en faire deux bancs.
Alors que le premier arborera une scène inspirée du folklore québécois, le second sera à saveur latina.
Afin que l’œuvre puisse être admirée par un plus grand nombre, les sculpteurs réfléchissent à la possibilité de la déplacer.
Toutefois, à l’heure actuelle, les passantes et passants de la berge peuvent encore observer les deux hommes équipés de leurs outils manuels, toujours à graver des histoires dans le bois.