«Servir et non se servir». Le slogan a été imaginé par la Ligue d’action civique, pour évoquer les conflits d’intérêts et le gaspillage de fonds publics qui minaient la politique municipale. C’était en 1951. La Ligue renaît de ses cendres et frappe son premier coup à Laval, le 12 novembre.
Le regroupement naissant était de passage le 24 octobre, au campus lavallois de l’Université de Montréal, afin de donner un avant-goût de son premier Rendez-vous annuel, orchestré en partenariat avec des représentants des deux partis politiques opposés à l’administration actuelle à Laval.
Colloque public
L’événement prendra la forme d’un colloque ouvert au public où une brochette de conférenciers aborderont les thèmes de la corruption, de la collusion, du copinage, du désabusement de la population face à la chose politique, de la démocratie, de la gouvernance, de l’éthique, du financement des partis politiques, etc.
Parmi les conférenciers, Jean-Pierre Charbonneau, panelliste à l’émission le Club des Ex à RDI, ex-journaliste au journal Le Devoir et ancien président de l’Assemblée nationale, Sylvie Tardif, conseillère municipale à Trois-Rivières, Pierre-Yves Melançon, ex-membre du comité exécutif de la Ville de Montréal, Guillaume Vaillancourt, ex-vice-président du comité exécutif de la Commission scolaire de Montréal et Simon Couture, du bureau du Directeur général des élections du Québec.
Arc-en-ciel
Accompagné de Souad Siala, présidente du Parti au service du citoyen (PSC) et de David De Cotis, président du Mouvement lavallois (ML), Frédéric Lapointe, qui préside la Ligue d’action civique (LDCA), a mis la table, en vue de la journée du 12 novembre.
«Face à la crise de confiance des citoyens envers la classe politique, on a décidé d’agir. On a deux objectifs: favoriser la saine gouvernance des villes et la participation des citoyens.»
Il définit le mouvement, qui comptait 75 sympathisants à son lancement officiel, le 21 septembre, comme «une organisation politique qui provient de toutes tendances». «On est vraiment arc-en-ciel», illustre M. Lapointe. Lui-même ex-organisateur au Parti québecois, il a posé sa candidature aux élections municipales de 2009 sous la bannière de Vision Montréal, après avoir milité au sein de Projet Montréal.
Les représentants du ML et du PSC, qui feront partie des panélistes, le 12 novembre, ont insisté sur le caractère non partisan de l’événement et sur l’importance de la participation du public.
«Ce qui m’a plu, dans cette initiative, c’est de rassembler les politiciens qui sont sur le terrain et les citoyens, a fait valoir Souad Siala. Les citoyens font partie de la solution.»
«Beaucoup de citoyens ne sont pas au courant de ce qui se passe en politique. J’espère que le 12 novembre sera une occasion pour changer les choses», a dit David De Cotis.
À l’issue du Rendez-vous, «on veut que les gens se mettent en marche», a résumé Frédéric Lapointe.
Pas un hasard
La LDAC se propose de tenir un Rendez-vous dans des municipalités différentes au cours des prochaines années, d’ici les élections de 2013 et peut-être les années suivantes. Le temps qu’il faudra pour que les choses changent, avance M. Lapointe.
Le choix de Laval, pour le premier arrêt de la Ligue, n’est pas un hasard, souligne-t-il. L’affaire des enveloppes, qui a éclaté l’année dernière, «nous apparaît comme quelque chose de très grave et ne concerne pas que les Lavallois. Cela peut contaminer la manière de faire de la politique en général».
Quoique la porte ne soit pas fermée à la présence de représentants du Parti PRO des Lavallois (parti du maire Gilles Vaillancourt) au Rendez-vous, le président de la LDAC estime que cela est «prématuré». «Nous en avons discuté. Nous aurons, dans des volets ultérieurs, des rapports avec tous les partis politiques».
Le 1er Rendez-vous de la LDAC: samedi 12 novembre, de 9h à 16h30, au campus lavallois de l’Université de Montréal, 1700 rue Jacques-Thétreault, local 3112. Entrée libre. Contribution suggérée: 20 $. Inscriptions sur place à 8h30. Information: www.liguedactioncivique.org.