Les différents syndicats du personnel de la santé de Laval dressent un bilan plutôt difficile de cette première année de pandémie de la COVID-19.
Le drame survenu dans les centres d’hébergement, les conditions de travail difficiles et le manque de reconnaissance des employés sont ce qui a retenu leur attention.
«Les conditions de travail ont été très pénibles pour les employés, note Isabelle Dumaine, présidente du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ). On pense aux postes de rotation, à l’instabilité et au temps supplémentaire obligatoire. La pandémie a fait accentuer tout cela.»
Déreck Cyr, vice-président et responsable santé et sécurité au travail pour le SIIIAL-CSQ ajoute quant à lui que 326 de leurs membres ont contracté la COVID-19 entre le 15 mars et 15 décembre 2020. Il note aussi la démission de 194 travailleuses et travailleurs de catégorie 1.
Selon Marjolaine Aubé, présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval, la situation était encore plus critique lorsqu’on se retrouvait dans un centre d’hébergement.
«Il arrivait qu’on laissait un vivant avec un compagnon de chambre mort, relate-t-elle difficilement. J’ai dû négocier pour obtenir des fourgons réfrigérés. Imaginez les chocs pour la clientèle et les travailleurs qui ne connaissaient pas les lieux. C’était le chaos le plus total et ça ne pourrait être pire que ce qu’on a vécu.»
De leur côté, les membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) ont surtout dû faire face au délestage et à une surcharge de travail.
«Chaque cas de COVID-19 passe par nos travailleurs, rappelle Natacha Pelchat, représentante nationale de l’organisation syndicale lavalloise. Ils sont essoufflés et se sentent peu reconnus.»
Première vague
Selon les syndicats lavallois, la première vague de la pandémie a été la plus difficile, surtout en raison du manque de préparation et de la charge émotionnelle liée à celle-ci.
«La deuxième vague s’est mieux déroulée, assure Mme Aubé. Nous avons fait des recommandations, dont la fin de la mobilité et le pairage. On a aussi réussi à rehausser les postes des préposés volontaires à temps complet.»
«Même si c’était loin d’être parfait, les mesures mises en place par l’employeur en deuxième vague ont fait en sorte que ç’a quand même été mieux», corrobore Mme Dumaine.
Mme Pelchat soutient plutôt que, pour ses membres, la seconde vague a été tout aussi difficile, notamment en raison du délestage lors de la première vague ayant entraîné une augmentation des listes d’attente.
Conventions
Pour les trois organisations, le vaccin contre la COVID-19 amène une certaine dose d’espoir. Toutefois, leur plus gros combat demeure la signature de nouvelles conventions collective qui sont échues depuis plusieurs mois.
«On veut une entente satisfaisante, estime Mme Pelchat de l’APTS. Cela nous permettra ensuite de se concentrer complétement sur la COVID-19 tout en ayant des conditions de travail acceptable.»
Mmes Dumaine et Aubé arborent dans le même sens.
«Il ne faut aussi ne pas avoir peur de dénoncer [des situations problématiques], rappelle la présidente du Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Laval. On ne peut pas tout voir ce qui se passe dans les installations de la région. Il faut réagir.»