La famille Zaccardo a fait appel au cabinet Kugler Kandestin dans ce dossier. Une poursuite au montant de 8 300 000 $ avait été déposée en août 2013.
Après les interrogatoires, rapports d’expertise et un procès de trois jours en janvier dernier, la décision du juge est tombée le 1er février. Cependant, l’affaire pourrait être portée en appel.
«Mais la cause porterait alors uniquement sur la question de la responsabilité. Le montant alloué à Andrew et sa famille ne serait pas concerné», d’indiquer Stuart Kugler, l’avocat d’Andrew Zaccardo.
Si l’ex-hockeyeur recevra 6,6 M $, sa mère aura 1 M $, son père 350 000 $ et son frère 50 000 $. Les parties avaient notamment conclu une entente stipulant que si le clan Zaccardo obtenait gain de cause, la compensation s’élèverait à 8 M$.
«Nous pensons que c’est le montant le plus important accordé dans l’histoire du Canada dans une cause de responsabilité sportive», d’ajouter Me Kugler, qui mentionne aussi qu’aucune plainte au criminel n’est envisagée par la famille.
Dans sa décision, le juge Daniel W. Payette rappelle qu’une patinoire n’est pas une zone de non-droit. Ne retenant pas la préméditation, il soutient que la mise en échec par derrière donnée était un geste délibéré que l’adversaire savait prohibé, ajoutant, entre autres, «que ce n’est pas parce que certains joueurs en commettent, qu’un tel comportement devient un risque que les joueurs acceptent».
Fracture de la 5e vertèbre
Le 3 octobre 2010, le porte-couleurs des Patriotes de Laval midget AA a été victime d’une mise en échec par derrière 38 secondes après le début de la période initiale, à l’aréna Martin-Brodeur. Transporté à l’Hôpital général de Montréal, Andrew a été opéré en soirée pour une fracture à la cinquième vertèbre cervicale.
Le fautif avait reçu un cinq minutes de pénalité en plus d’être expulsé du match. Il avait également écopé de deux parties de suspension.
Après cet incident, les joueurs des Patriotes avaient porté fièrement le numéro 81 d’Andrew Zaccardo sur leur casque et également le logo «Stop», afin de faire réfléchir l’adversaire qui pourrait être tenté de frapper par derrière. Une idée qu’Hockey Québec a mis de l’avant depuis ce temps.
Le hockey est sécuritaire
Martine Deschamps, de Hockey Laval, n’a pas voulu émettre de commentaire concernant le jugement historique accordé à Andrew Zaccardo.
«Nous voulons nous faire une tête avant de donner des commentaires aux médias. Cette décision aura un impact sur le hockey mineur. Une chose est certaine, ça n’enlève en rien la gravité de la condition actuelle d’Andrew Zaccardo», a souligné Mme Deschamps.
«Je déplore les mises en échec par derrière. Elles ne sont pas acceptables. C’est un accident qui est arrivé, le pire accident qui peut arriver au hockey. Notre sport est sécuritaire. Personne ne veut mettre quiconque en danger. C’est un événement isolé et malheureux», a-t-elle ajouté.
Mme Deschamps prétend que tout est en place pour que ce genre d’événement n’arrive pas. «Les entraîneurs, joueurs et officiels sont mieux informés. Ils suivent des formations pour enseigner aux jeunes comment appliquer et recevoir des mises en échec», a-t-elle conclu.