À 15 ans, Maude Lavoie vit avec une prothèse à la jambe gauche depuis la majore partie de son existence. Une réalité complètement assumée par la résidente de Laval-Ouest, qui a été nommée conseillère junior aux côtés d’une dizaine d’autres jeunes, au dernier séminaire des Amputés de guerre, qui se tenait du 28 au 30 octobre, au Sheraton Laval.
«Les conseillers sont là pour aider les nouvelles familles d’amputés, les rassurer et leur donner des trucs», explique l’étudiante en 4e année, qui semble prendre son rôle très au sérieux.
Amputée à l’âge de deux ans, en dessous du genou gauche, à cause d’une méningite, Maude Lavoie a toujours grandi avec sa prothèse. «À l’époque, j’ai dû réapprendre à marcher, mais je ne me souviens pas comment c’était avant.»
Une différence qu’elle ne considère pas comme un handicap, mais qu’elle a dû sans cesse faire accepter. «Quelquefois, je me faisais écœurer. J’en avais marre de répondre aux questions et je n’osais pas trop monter ma jambe», se souvient-elle.
Mais rapidement, Maude Lavoie a pris les devants en se présentant à la classe, à chaque début d’année scolaire. «Au primaire, je faisais une présentation et je leur expliquais pourquoi il fallait jouer prudemment».
Vivre normalement
À l’annonce d’un diagnostic d’amputation, plusieurs parents sont dépourvus.
«Après mon opération, ma mère aussi avait peur, elle avait des craintes», rapporte la Lavalloise, qui dit vivre normalement. «Je n’ai pas besoin de soin particulier, je me lève et je mets ma prothèse».
La croissance régulière de l’adolescente nécessite de changer sa prothèse chaque année.
«C’est sûr qu’il y a des choses plus difficiles. Je peux courir, mais pas longtemps. Et je n’ai pas encore essayé certaines choses, comme le ski, car je suis un peu craintive», reconnaît-elle.
Sa participation au sein des Amputés de guerre lui a donné beaucoup de courage et une meilleure confiance en elle. «Quand on accueille les nouvelles familles, on fait du social pour qu’ils aient confiance. On les rassure, on leur montre comment on est et ils voient qu’on vit normalement», conclut celle qui aspire à un métier dans le génie civil.