La seconde requête d’examen des risques avant renvoi (ERAR), soumise par la famille le 13 septembre à la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada, a connu le même sort que la requête initiale, laquelle avait été rejetée en 2012.
L’agent de l’immigration au dossier, M. Nester, considère les conclusions du tribunal de la Section de protection des réfugiés (SPR) comme étant raisonnables, dénonce le comité Solidarité Alvarez Rivera (SolAR), mis sur pied par le Parlement étudiant de l’école Mont-de-La Salle, où étudient deux des trois filles du couple Alvarez Rivera.
Porte-parole de SolAR, Latifa Salifou soutient qu’au cours des derniers jours, un document produit par la police salvadorienne est venu confirmer la véracité du témoignage de la famille, que la présidente de l’audience avait jugé non crédible lors d’une décision rendue le 17 août 2011.
Le comité en appui à la famille questionne également le fait que l’appel ait été entendu par le même agent qui avait rejeté une première requête en 2012. «Comment peut-on être sûr qu’il n’aborde pas la deuxième avec un préjugé défavorable?» s’interroge Mlle Salifou.
Dans un communiqué publié le 23 septembre, SolAR indique que la dernière évaluation de l’ERAR fait valoir que le contexte violent s’est amélioré au Salvador depuis une trêve entre les gangs Maras rivaux, ce que dément le comité soldiarité.
«Une simple recherche sur Google nous ont permis de trouver13 sources crédibles s’accordant sur le fait que la violence a repris de plus belle durant l’été», s’indigne Latifa Salifou, souligant que le Salvador est l’un des pays les plus violents au monde.
Rappelons que la famille Alvarez Rivera a fui le Salvador en 2009, victime d’extorsion et de menaces de mort par le gang violent Mara 18.
Dernière chance
L’avocat de la famille, Me Vincent Desbiens, a déposé lundi une demande de contrôle judiciaire en cours fédérale.
Si celle-ci devait maintenir le jugement, il ne resterait, comme ultime recours à la famille, que de se tourner vers le ministre de la Sécurité publique, Steven Blaney, afin qu’il suspende l’avis d’expulsion.
À cet égard, la députée néodémocrate Rosane Doré Lefebvre déclarait récemment au Courrier Laval qu’il est permis de garder espoir jusqu’à la toute dernière minute.
Elle en voulait pour preuve le cas d’un commettant de la circonscription de Terrebonne-Blainville qui, à l’hiver 2012, a échappé in extremis à la déportation vers le Mexique à la suite d’une erreur administrative.
«La décision avait été révoquée, alors que son avion était sur le tarmac et que l’appareil ne pouvait décoller en raison d’une tempête de neige», expliquait-elle.