D’ailleurs, celle-ci a uni ses efforts à ceux du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval pour assurer la sécurité des enfants.
Au fil des ans, les écoles ont dû s’adapter à la réalité des enfants allergiques et prendre des moyens concrets pour les protéger. Les politiques varient d’un endroit à l’autre, mais elles respectent généralement quelques principes de base, comme l’interdiction de consommer des aliments très allergènes à l’école (arachides et noix) et le non-partage des plats et des aliments.
Protocole et guide
Nancy Lee, nutrionniste à la CSDL, et Caroline Gauthier, infirmière clinicienne et assistante supérieure immédiat (ASI), travaillent en étroite collaboration.
«Nous nous basons sur un protocole, mais aussi un guide pour assurer la sécurité des enfants. Il est révisé et mis à jour régulièrement», mentionnent-elles ajoutant qu’il est destiné aux intervenants scolaires et il ne doit pas être diffusé auprès de la population.
«La CSDL et le CISSS ont élaboré ce guide, afin de préciser les rôles et les responsabilités de chacun. Il propose aussi différents documents pouvant être utilisés par l’école», enchaînent-elles.
Définition des responsabilités
Afin d’assurer la sécurité des élèves ayant une allergie sévère et à risque de réaction anaphylactique, il importe que les parents, les élèves, l’infirmière scolaire, le personnel enseignant et non-enseignant assument les responsabilités qui leur incombent. Ce guide définit cette répartition des responsabilités.
«On a identifié au-delà de 160 aliments différents qui peuvent causer des réactions allergiques. C’est sûr qu’on ne peut pas bannir tous ces aliments-là, concède Nancy Lee. Il faut avoir une gestion responsable des allergies. L’interdiction de certains aliments est propre à chaque école.»
Ne pas miser sur les interdits
Faut-il que les écoles bannissent certains aliments? Le protocole indique que les établissements peuvent choisir de le faire, sans le recommander. «Par contre, pour réduire les risques d’exposition aux allergènes, l’accent devrait être mis sur la sensibilisation et l’éducation plutôt que sur les restrictions alimentaires», affirme la nutritionniste.
Prévention
Toujours selon Mme Lee, une certaine confusion persiste autour du phénomène des allergies et le personnel scolaire doit recevoir une formation, autant pour comprendre comment intervenir en cas d’urgence que pour développer une politique adéquate.
«D’ailleurs, nous offrons une formation dans chaque école, à chaque année», insiste-t-elle.
«Il faut prendre les précautions élémentaires pour que l’enfant soit protégé, mais il faut aussi que l’enfant apprenne à gérer son allergie. Un environnement totalement épuré, soit le risque absolu, ça n’existe jamais», poursuit-elle.
Réactions sévères
Il faut savoir, par exemple, que plusieurs allergies, comme celles aux œufs, au lait et à certaines céréales, disparaissent avec le temps chez la majorité des enfants.
«Ce ne sont pas tous les aliments qui présentent le même risque, indique Caroline Gauthier. Nous avons répertorié neuf aliments allergènes associés à des réactions sévères. Les allergies aux arachides, aux noix, au poisson et aux crustacés peuvent être extrêmement dangereuses.»
Aucun mort
Caroline Gauthier, infirmière clinicienne, travaille à Laval depuis 17 ans. Au cours de ces années, elle constate qu’aucun incident fâcheux n’a touché le territoire lavallois. Toutefois, trois jeunes ont trouvé la mort en raison de produits laitiers au pays, une jeune adolescente en Ontario, une jeune fille de Pointe-aux-Trembles et une autre du Nouveau-Brunswick.
L’Ontario a d’ailleurs adopté il y a 10 ans la Loi Sabrina, visant à protéger les élèves anaphylactiques, entrée en vigueur en janvier 2006. Il s’agit de «la première loi du genre au monde», selon le ministère de l’Éducation de l’Ontario. Elle oblige toutes les écoles à adopter des procédures relatives à l’anaphylaxie, «y compris de la formation pour le personnel et des directives sur l’administration des médicaments».
Plan d’urgence
L’infirmière souligne qu’on utilise en moyenne un auto-injecteur sur un élève à chaque deux ans. «Il faut intervenir rapidement au premier signe de réaction lorsque l’on soupçonne qu’il y a eu contact avec un allergène en administrant l’épinéphrine avec l’auto-injecteur. Si les symptômes persistent ou s’aggravent, l’administration d’une
deuxième dose d’épinéphrine est autorisée», termine-t-elle.
Étapes du plan d’urgence
1- Administrer l’épinéphrine
2- Appeler le 911. Dites que quelqu’un fait une réaction anaphylactique et demandez une ambulance
3- Rendez-vous à l’hôpital le plus proche, même si les symptômes sont légers ou se sont atténués
Allergènes associés à des réactions sévères
Arachides
Noix
Lait
Œufs
Graine de sésame
Soya
Blé
Produits de la mer
Moutarde
Autre texte à lire: Prudence et vigilance pour Georgina Mourad.