À moins de trois mois des élections fédérales, la seconde opposition à l’Hôtel de Ville, parti Action Laval, a déjà rencontré quelques candidats locaux du Parti libéral du Canada (PLC) et du Parti conservateur du Canada (PCC) pour leur faire part de ses demandes pour la ville-région.
Au sortir d’une première rencontre tenue à la mi-juillet avec des représentants du PCC, la formation politique municipale rendait publique sa liste d’épicerie visant à «faire avancer des dossiers concrets qui influent directement sur la qualité de vie des citoyens de Laval», expliquait son leader et conseiller municipal de Vimont, Michel Poissant, par voie de communiqué.
Leader-adjoint, conseiller de Saint-Bruno et ancien vice-président du comité exécutif de la Ville, David De Cotis y ajoutait que ces «revendications témoignent de la détermination des conseillers d’Action Laval à travailler avec le prochain gouvernement fédéral dans un esprit de collaboration afin [entre autres] de stimuler l’innovation, attirer des investisseurs et des sièges sociaux, favoriser la croissance économique et la création d’emplois».
Infrastructures
Pour venir à bout des surverses d’eaux usées qui polluent les rivières ceinturant l’île Jésus lors de fortes précipitations, on demande aux candidats des principaux partis fédéraux de s’engager à investir dans le prolongement et la mise à niveau des infrastructures souterraines.
En matière de transport en commun, une participation au financement du prolongement de la ligne orange dans Chomedey et de l’éventuelle ligne rose vers Saint-Vincent-de-Paul figurent parmi les priorités établies par Action Laval. Ce parti s’attend également à ce que le prochain gouvernement affecte des fonds pour une extension éventuelle du Réseau express métropolitain (REM) «le long de l’autoroute 15 jusqu’au Carrefour Laval».
Sièges sociaux
Le parti municipal qui regroupe six élus au conseil réclame par ailleurs l’établissement en sol lavallois de «sociétés d’État et sièges sociaux fédéraux», tels un centre de traitement fiscal, un bureau d’Anciens Combattants Canada, de l’Agence spatiale canadienne ou encore du ministère de l’Immigration, suggère-t-il tout en déplorant qu’«à l’heure actuelle, on ne trouve à Laval aucun bureau régional ou organisme gouvernemental fédéral».
Précisons ici que la fonction publique fédérale compte sur le territoire de l’île Jésus quelque 5000 employés syndiqués, notamment au service du ministère du Revenu, Emploi et Immigration, Service Canada et l’agence Service correctionnel du Canada. Dans ce dernier cas, l’agence procure de l’emploi à 900 personnes, principalement basées au Centre fédéral de formation à sécurité minimale du 600, Montée Saint-François, voisinant le Pénitencier-de-Saint-Vincent-de-Paul.
Vieux-Pen
Parlant du Vieux-Pen, Action Laval demande aux candidats de s’engager «à vendre les terres fédérales de l’ancienne prison à des intérêts privés» pour «favoriser le développement de ce quartier de Laval».
Rappelons que cet établissement carcéral désigné lieu historique national en 1990 est fermé depuis 30 ans cette année.
Bois du Trait-Carré
Par ailleurs, la seconde opposition cherche à obtenir l’engagement d’un soutien de 10 M$ pour l’aménagement du Bois du Trait-Carré, l’un des derniers îlots de verdure au cœur du centre-ville acquis par la Municipalité au coût de 27,7 M$, l’été dernier.
Elle espère également l’injection de «fonds dans d’autres projets d’aménagement d’espaces verts collectifs» comme celui des trois grandes îles de l’archipel Saint-François de la rivière des Mille Îles.
Postes Canada
La formation politique sous la direction intérimaire d’Achille T. Cifelli fait aussi pression auprès des partis fédéraux afin qu’ils s’engagent à rétablir le service de livraison du courrier à domicile dans les quartiers majoritairement composés de gens âgés.
Un appui financier à l’Université de Montréal et à l’UQÀM en soutien au développement de l’économie du savoir et, «par souci de démocratie», aux «médias locaux et ethniques» complètent la liste d’épicerie d’Action Laval.
Soulignons en terminant qu’une dernière demande, celle-là liée à la désignation de Laval comme éventuelle «zone de libre-échange», a été exaucée par le gouvernement Trudeau, à peine une semaine suivant la rencontre avec des candidats conservateurs. Le 22 juillet dernier, le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, accordait en effet à la grande région métropolitaine de Montréal le statut de zone franche.