Les oiseaux chantent, les abeilles butinent et les tortues pondent. C’est en effet le moment de l’année où les tortues entreprennent de grands déplacements, parcourant parfois plusieurs kilomètres pour se reproduire et trouver un site de ponte idéal.
Le seul ennui, c’est que sur les routes, elles ne respectent évidemment pas les feux de signalisation; il en revient donc aux citoyens de prendre des mesures pour assurer leur sécurité.
Conservation de la nature Canada (CNC) encourage ainsi les automobilistes à plus de vigilance, car les tortues pondent parfois sur les chaussées ou tentent de traverser les routes surtout près des milieux humides.
Bien que leur carapace soit une protection efficace contre les prédateurs, elle ne fait pas le poids face à une voiture.
«Chaque tortue qui meurt dans une collision routière entraîne une réaction en chaîne considérable pour l’ensemble de son espèce, puisqu’elle peut mettre jusqu’à 25 ans pour se reproduire, explique Francisco Retamal Diaz, coordonnateur de projets chez CNC, via communiqué. Le taux de survie des oeufs de tortue est très faible et seulement 2% des tortues atteindront l’âge adulte. Perdre un seul adulte veut dire 20 ans de retard pour le développement d’une population.»
Situation précaire
Neuf espèces de tortues vivent au Québec et elles sont toutes en situation précaire.
Durant les dernières années, plusieurs mesures pour la protection des tortues, par exemple des panneaux de signalisation et l’aménagement de passages fauniques, ont été mises en place à des endroits stratégiques identifiés sur le site Carapace.ca.
Toute personne apercevant une tortue, sur son terrain ou dans la rue, est invitée à signaler sa présence sur ce site web. Ces signalements permettent aux organismes de conservation, comme Éco-Nature à Sainte-Rose, de poser les bons gestes aux bons endroits.
Que faire?
Plusieurs tortues peuplent Laval. Il peut arriver d’en croiser certaines aux abords de la rue. Voici quelques informations en guise de rappel.
- Vérifier s’il est sécuritaire de s’arrêter; la sécurité est ce qui importe avant tout.
- Aider la tortue à traverser dans le sens où elle allait. Attention, certaines, comme la tortue serpentine, peuvent causer des morsures graves.
- Après l’avoir aidée, ne pas rester pas trop près d’elle pour ne pas lui provoquer trop de stress et prendre une photo de la tortue pour Carapace.ca.
Il existe un centre de réhabilitation pour soigner les tortues du Québec. Si vous observez une tortue blessée, communiquez avec Éco-Nature sans tarder à sostortues@eco-nature.ca.
Déplacer une tortue
Pour une tortue qui cache sa tête dans sa carapace, comme la tortue mouchetée ou la tortue peinte, il suffit de la soulever délicatement à deux mains (comme on tient un hamburger) en soutenant son plastron (le ventre) et sa dossière (le dos), puis de la transporter de l’autre côté de la route. Il est recommandé de la garder près du sol afin d’éviter les blessures en cas d’accident.
Pour une tortue serpentine, très grosse, grise, à la queue lourde et épineuse, et aux allures de dinosaure, la technique est différente. En effet, sa carapace massive et très solide a des «poignées» à l’arrière de sa carapace (de chaque côté de sa queue). Il suffit de les saisir et de lui faire traverser la route, en lui permettant de s’appuyer sur ses pattes avant, à la manière d’une brouette. Un objet de votre véhicule, comme un tapis d’auto ou une pelle à neige, peut faciliter la tâche en lui permettant de glisser dessus.
Il ne faut jamais soulever une tortue par la queue pour ne pas lui infliger de dommages aux organes. (C.P./IJL)