L’Ordre des médecins vétérinaires du Québec demande aux instances d’agir pour que les propriétaires d’animaux soient mieux informés sur les risques en lien avec l’alimentation à base de viande crue et que cette industrie soit mieux réglementée, minimalement dans ses devoirs d’information.
L’Ordre n’est pas surpris de lire les résultats de l’enquête menée par la Direction de la vigie sanitaire rapportés dans le dernier Flash Vigie du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Risques
Plusieurs cas de multirésistance antibiotique associés à Salmonella enterica sont en lien avec des foyers où vivent des chiens alimentés avec des ingrédients à base de viande crue.
L’Ordre partage son inquiétude depuis plusieurs années quant à cette sorte de diète et s’est positionné clairement sur les dangers qu’elle entraine chez l’humain.
Il est plus que temps que les personnes qui vendent ce type d’alimentation se responsabilisent ou qu’on les encadre.
«Il est nécessaire de conscientiser les propriétaires d’animaux pour protéger les personnes vulnérables, surtout celles qui sont immunosupprimées ou les jeunes enfants, témoigne le Dr Gaston Rioux, président de l’Ordre, via communiqué. C’est malheureux qu’on se rende au point où des personnes sont gravement malades pour que ce sujet soit pris au sérieux. Dans un contexte de résistances aux antibiotiques, c’est d’autant plus inquiétant.» Rappelons que selon l’enquête du ministère, parmi les dix-sept cas répertoriés, neuf étaient de jeunes enfants de moins de deux ans.
Outre la Salmonella, les données actuelles de la science médicale démontrent qu’un animal de compagnie consommant une diète à base de viande crue peut transmettre d’autres parasites et bactéries pathogènes que ce soit, par exemple, par les selles, les dents ou la langue.
Professionnels de la santé animale
Les médecins vétérinaires sont bien informés et contribuent déjà activement à démystifier les risques auprès de leur clientèle.
«Les vétérinaires ont un devoir de neutralité quand ils conseillent un client, soutient le Dr Rioux, dans la même communication aux médias. Ils sont tenus au respect de leur code de déontologie, dans l’obligation de s’appuyer sur la science et ont un devoir de protection du public. C’est toujours préférable de parler avec son médecin vétérinaire avant de suivre les conseils d’une personne qui n’a pas de formation en santé animale, n’est pas encadrée par un ordre professionnel et n’est pas en mesure d’évaluer les risques que l’alimentation ou une autre approche peut avoir sur la santé de son animal ou sur sa propre santé.»
S’informer
Pour permettre aux propriétaires d’animaux d’être mieux informés, l’Ordre invite les professionnels de tous les milieux de la santé ainsi que les médias à contribuer à la sensibilisation et à l’éducation du grand public afin d’éviter d’autres cas.
L’Ordre a publié une position claire sur le sujet sur son site Web et une foire aux questions est également disponible.
La population peut également visiter la section Conseils pour vos animaux du site Web de l’Ordre pour connaître les précautions à prendre concernant l’alimentation de leurs animaux de compagnie ainsi que le site du Gouvernement du Québec qui suggère des règles d’hygiène plus précises pour la manipulation de la viande crue.
(C.P./IJL)