Plus de 250 travailleuses et travailleurs de la santé se sont rassemblés, le 27 avril, devant l’Hôpital de la Cité-de-la-Santé afin de dénoncer les offres gouvernementales émises dans le cadre des négociations de nouvelles conventions collectives.
Ces personnes provenaient des différents syndicats du milieu de la santé qui font front commun en marge des négociations 2023. L’ensemble des ententes nationales sont échues depuis le 31 mars.
«Le gouvernement a déposé ses offres en décembre, puis en mars, détaille Natacha Pelchat, représentante nationale pour l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) à Laval. C’était deux fois la même offre nettement insuffisante. Les membres ont des attentes et veulent une reconnaissance de leur travail.»
Déreck Cyr, président du Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires de Laval (SIIIAL-CSQ), abonde dans le même sens.
«Les rencontres se font au compte-goutte et nous sommes à des années lumières de s’entendre avec le gouvernement, précise-t-il. On dirait qu’ils sont déconnectés de la réalité. Ils disent qu’ils veulent être un employeur de choix, mais il faudrait que ça se reflète à la table de négociation.»
Salaires et inflation
Le front commun des syndicats de la santé militent pour 12 revendications principales. Celles-ci touchent particulièrement le salaire des travailleurs, dont la moyenne provinciale est de 43 916$.
On estime que le retard salarial est de 11,9%.
«Pour l’instant, le gouvernement offre 9% sur 5 ans, alors que nous demandons 20,3% sur 3 ans, poursuit M. Cyr. C’est sans compter la disparité régionale et vouloir retarder la retraite. Il n’y a rien de bon dans leur offre et le front commun est mobilisé. Je n’ai jamais vu ça dans toutes les négociations que j’ai faites.»
La partie syndicale souhaite également obtenir une protection permanente contre l’inflation.
«On s’appauvrit avec l’inflation qui grandit constamment, surtout lors des dernières années, note Mme Pelchat. Le milieu de la santé était avantageux il y a quelques années, mais plus ça va, moins les salaires suivent le coût de la vile. On aimerait une indexation pour minimalement se maintenir à chaque fois.»
Conditions
Au-delà des salaires, les syndicats souhaitent améliorer les conditions de travail de leurs membres. M. Cyr cite l’exemple des infirmières qui doivent faire du temps supplémentaire obligatoire (TSO) sous risque de recevoir un avis, et ce, même si elles l’apprennent à la toute fin de leur quart de travail.
«On utilise les ordres professionnels pour forcer les gens, estime-t-il. C’est rendu tellement systématique d’utiliser le TSO. C’est imprégné dans les mœurs et je trouve ça aberrant de garder les travailleuses et travailleurs en otages en 2023.»
«Il y a également l’idée de la sauvegarde des services publics. La pénurie de main-d’œuvre frappe fort, comme l’a fait la pandémie. Nos membres sont épuisés et ça va prendre des bonnes conditions de travail pour inciter le personnel à rester dans le réseau», complète Mme Pelchat.
Notons que cette mobilisation est la première d’une série d’événements de mobilisation qui se dérouleront un peu partout au Québec lors des prochaines semaines. Le Front commun prévoit d’ailleurs intensifier les mesures prochainement.