Un récent sondage révèle qu’une entreprise canadienne sur deux (48 %) a revu à la hausse ses prévisions salariales 2023, celles-ci passant de 3,8 % avant l’été 2022 à 4,2 % l’automne dernier, en excluant les gels.
Chef de file dans le secteur des services-conseils en actuariat et rémunération globale, la firme Normandin Beaudry dévoilait ce lundi 30 janvier les résultats de son sondage éclair sur les projections d’augmentations salariales au pays.
En moins d’un mois, ce sont plus de 440 organisations canadiennes qui ont participé à l’enquête, lancée en novembre dernier. Préparé par les spécialistes en rémunération de la firme, cette enquête sondage visait à confirmer les prévisions salariales 2023 (établies l’été dernier par les organisations) pour faire face au contexte économique particulier et aux conditions difficiles du marché de l’emploi.
Marché extrêmement compétitif
«Malgré des conditions économiques volatiles, les organisations investissent dans leur budget d’augmentations salariales afin de s’adapter au marché de l’emploi extrêmement compétitif», déclare Anna Potvin, associée et cheffe de la pratique de Rémunération chez Normandin Beaudry.
Non seulement s’annoncent-ils supérieurs aux prévisions initiales, mais les budgets moyens au Canada excèdent les tendances historiques des 20 dernières années.
En plus de cette hausse salariale moyenne révisée à 4,2 %, plus de 4 entreprises sondées sur 10 (43 %) prévoient un budget additionnel de 1,4 % en moyenne en 2023. «Les organisations proactives qui planifient un budget supplémentaire vont bénéficier d’une plus grande agilité au cours de l’année, entre autres, pour faire des ajustements en fonction du marché, fidéliser les employés dans des rôles stratégiques et différencier la rémunération des employés à haut rendement», poursuit Mme Potvin.
Budgets totaux records
Au Canada, les budgets totaux prévus s’élèvent maintenant à 4,7 % en moyenne pour 2023, comparativement à 4,3 % prévu initialement. Cette donnée, précise-t-on, ne prend en compte que le budget d’augmentations salariales et le budget supplémentaire, ce qui exclut les gels.
Au classement des provinces, le Québec arrive toujours en tête avec un budget total prévu moyen de 5,1 %.
Au pays, on observe des variations selon le type d’organisation :
- Secteur privé (non cotée en bourse) : 5 %
- Organismes à but non lucratif : 4,8 %
- Secteur privé (cotée en bourse) : 4,3 %
- Secteurs public et parapublic : 4 %
Secteur des services en tête
À l’échelle du Canada, les organisations œuvrant dans le secteur d’activité des services professionnels, scientifiques et techniques se démarquent avec un budget d’augmentations salariales révisé de 4,7 % en moyenne pour 2023, comparativement à 4 % initialement prévu.
À ce chapitre, elles arrivent ex-aequo avec les entreprises œuvrant dans le secteur du service-conseil en technologie de l’information (TI) et dans la conception informatique, sécurité, services informatiques et intelligence artificielles (IA).
«Le secteur des services repose essentiellement sur la qualité de sa main-d’œuvre, ce qui explique probablement ces importantes révisions dans un contexte où la guerre pour le talent est féroce», avance-t-on.
Enfin, si l’augmentation de la rémunération directe aidera les organisations à composer avec la guerre des talents, conviennent les experts de Normandin Beaudry, il existe de «nombreuses mesures efficaces qui ne comportent pas nécessairement une augmentation des coûts fixes comme dans le cas des augmentations salariales» pour les employeurs désireux de «se différencier de leurs compétiteurs», terminent-ils. (S.ST-A./IJL)