Les employés de bureau et de l’administration des centres intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS) et CISSS de toute la province ont tenu une manifestation festive devant le centre ambulatoire du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval pour réclamer l’équité salariale.
Au moins 200 manifestants s’étaient donc donnés rendez-vous devant le 1515, boulevard Chomedey, le jeudi 26 janvier après-midi, à l’invitation de la Fédération de la Santé et des Services Sociaux-CSN (FSSS-CSN).
«On veut éliminer la discrimination des emplois tenus en majorité par des femmes», réclame Josée Marcotte, vice-présidente responsable du secteur public pour la FSSS-CSN.
Loi sur l’équité salariale
En 2001, le gouvernement du Parti québécois (PQ) de Bernard Landry a constaté la charge de travail des employés de bureau et de l’administration afin d’ajuster les avantages sociaux et les salaires pour respecter la Loi sur l’équité salariale.
Cette loi avait été adoptée sous le gouvernement du PQ de de Lucien Bouchard en 1996.
Depuis, les avantages sociaux et les salaires des employés sont ajustés en fonction du constat de 2001, et ce même en 2023.
Une révision a bien eu lieu il y a 12 ans, mais aucun ajustement n’en a résulté.
«Ce qu’on vient dire aujourd’hui à Mme LeBel [Sonia LeBel, ministre responsable de l’Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor], c’est que ça n’a pas de sens», lance Josée Marcotte.
Pour l’instant, le gouvernement laisse la situation se dérouler devant les tribunaux.
Le syndicat a déposé plusieurs plaintes depuis 2010.
«Si on a gain de cause, le Conseil du Trésor va être obligé d’ajuster les salaires et de payer ce qu’il nous doit. Nous, on veut éviter les frais judiciaires. On demande de s’asseoir de bonne foi et discuter», explique Josée Marcotte.
Deux mondes
«En 2001, on travaillait sur des dactylos, continue la vice-présidende de la FSSS-CSN. On faisait beaucoup de copies de document. Pour le gouvernement on travaille encore juste avec les dactylos, à faire de la copie de document c’est tout.»
Or, la situation a beaucoup changé. «Maintenant, les agentes administratives doivent faire de la programmation», souligne Simon Rochefort, représentant de la catégorie du personnel de bureau, techniciens et professionnels de l’administration.
«On a augmenté les responsabilités, on a augmenté les compétences que ça prend pour le faire le travail, mais le gouvernement n’augmente pas nos salaires» rajoute Josée Marcotte.
Pour sa part, Jennifer Labarre travaille depuis 11 dans le système. «Les agentes administratives travaillent pour plusieurs services en même temps, informe l’agente du CIUSSS d’Estrie-Ouest. Il n’y a pas de soutien. On manque de formation. On manque de personnes-ressources.»
«Le travail s’intensifie, dénonce à son tour Vicky Oulette, également agente administrative. La charge a tellement augmenté, on n‘y arrive plus. On ne prend plus nos pauses, ni nos moments de lunch pour y arriver et quand on demande de se faire payer notre temps supplémentaire, on se le fait refuser. »
Une Lavalloise et agente administrative, qui préfère garder l’anonymat, dénonce à son tour cette surcharge de travail. Travaillant depuis 4 ans pour le CISSS lavallois, elle cumule plusieurs années d’expérience comme agente administrative dans le milieu médical.
«Il faudrait qu’on soit 3, voire 3,5 personnes pour effectuer le travail qu’on fait souvent à 2, illustre-t-elle Ce n’est pas la faute de mon gestionnaire. Il n’y a pas d’employés parce que justement, c’est beaucoup de travail. Les conditions ne sont pas attirantes.» Un poste d’agente administrative exige un DES (diplôme d’études spécialisé); alors qu’un un DEP (diplôme d’études professionnelles) est nécessaire pour occuper un poste de secrétaire.
«C’est seulement 1600 heures, explique cette Lavalloise. Et on a le même salaire ou presque. On a de la reconnaissance de la plupart des médecins qui travaillent avec nous. On a la reconnaissance des patients. C’est le gouvernement qui ne nous reconnaît pas.»
La manifestation du jeudi 26 janvier vise à faire entendre une fois de plus le message du syndicat qui n’envisage pas la grève pour le moment.
Toujours le jeudi 26 janvier, la manifestation doit se transporter devant l’hôtel Sheraton de Laval, où un cocktail dinatoire de la Coalition Avenir Québec est prévu.
D’autre syndicats associés à la Fédération des Travailleurs du Québec devraient se joindre au personnel de la santé pour l’occasion.