Depuis le 20 décembre, la fabrication et l’importation pour la vente de cinq des six catégories de produits en plastique à usage unique néfastes sont interdites au Canada.
Il s’agit des sacs d’emplettes, ustensiles, récipients alimentaires fabriqués à partir de plastiques problématiques difficiles à recycler ou qui en contiennent, bâtonnets à mélanger et les pailles, sauf certaines exceptions.
Quant aux anneaux en plastique pour l’emballage de boissons, l’interdiction de la fabrication et de l’importation entrera en vigueur en juin 2023 alors que la vente de ces produits sera interdite à partir de juin 2024.
Voilà ce qu’annonçaient, le 17 décembre, les ministres fédéraux Steven Guilbeault (Environnement et Changement climatique), Jean-Yves Duclos (Santé) et Joyce Murray (Pêches, Océans et Garde côtière canadienne).
Au profit de la biodiversité
«En instaurant cette interdiction et en participant à l’élaboration d’un traité mondial, nous contribuons aux efforts mondiaux visant à réduire la pollution plastique et à protéger nos espèces sauvages et leurs habitats, a déclaré Steven Guilbeault. Il existe un lien clair entre un monde exempt de pollution plastique et un monde durable possédant une riche biodiversité – un monde qui soutient également mieux la santé et la sécurité économique des Canadiens, qui protège notre environnement et qui contribue à la lutte contre les changements climatiques».
Spécialiste de campagne sur les plastiques œuvrant au sein de l’organisme Oceana Canada, Anthony Merante explique que la commodité des plastiques à usage unique vient avec un coût énorme pour nos océans. «Des produits en plastique, comme les anneaux en plastique pour l’emballage de boissons et les sacs d’emplettes, sont communément retrouvés dans l’estomac des baleines et autour du cou des oiseaux de mer. Une fois dans l’océan, les plastiques peuvent persister durant des centaines d’années. Cette interdiction est un premier pas en vue de régler ce problème à sa source», fait-il valoir.
Au cours de la prochaine décennie, cette nouvelle interdiction permettra d’éliminer, selon les estimations, plus de 1,3 million de tonnes de déchets de plastique difficiles à recycler et plus de 22 000 tonnes de pollution plastique, soit l’équivalent de plus d’un million de sacs à ordures remplis.
Autres mesures
Ottawa collabore avec les provinces, les territoires et l’industrie afin d’établir un objectif ambitieux de 90 % de collecte pour le recyclage des bouteilles de boissons en plastique. Il est à élaborer également un règlement dans le but d’exiger que certains emballages de plastique contiennent au moins 50 % de matières recyclées et de fixer des règles claires pour l’étiquetage des plastiques recyclables et compostables. Le projet de règlement devrait être publié dès l’automne 2023.
De plus, le gouvernement travaille à l’élaboration d’un registre pour les plastiques afin que les producteurs de plastique soient tenus responsables de leurs déchets de plastique.
Leader mondial
«Ces mesures placent le Canada parmi les chefs de file mondiaux de la lutte contre la pollution plastique et contribueront au respect des engagements pris au titre de la Charte sur les plastiques dans les océans», peut-on lire dans le communiqué conjoint publié par les trois Ministères fédéraux. À l’échelle internationale, le Canada continue de faire progresser le niveau d’ambition mondial à titre de membre fondateur de la coalition de haute ambition pour mettre fin à la pollution plastique.
Par ailleurs, le Canada travaille avec les pays et les intervenants de partout dans le monde à l’élaboration d’un traité juridiquement contraignant, ambitieux et efficace, pour mettre fin à la pollution plastique. «Le monde entier doit agir de façon urgente et concrète pour lutter contre la pollution plastique, et le Canada continuera d’apporter une importante contribution à cet effort.» (S.ST-A./IJL)