CanAge, organisme de défense des intérêts des aînés, a publié un rapport évaluant le niveau de préparation du Canada à gérer l’afflux massif de patients atteints de démence.
Selon les expert, cet afflux risque de submerger le système de soins de santé au cours des prochaines années. En effet, le Canada prendrait «du retard dans la course mondiale à répondre aux besoins de plus en plus complexes d’une population qui vieillit rapidement», peut-on lire.
Les données du dernier recensement montrent que les personnes de 85 ans et plus constituent désormais l’un des groupes démographiques dont la croissance est la plus rapide au pays, ayant atteint les 861 395 personnes en 2021.
«Étant donné que le risque de démence double à l’âge de 85 ans [pour atteindre 25 %], l’opportunité pour prendre de l’avance sur une crise inévitable des soins de santé s’amenuise de façon alarmante», estime CanAge.
«Nous sommes profondément préoccupés par le fait que nous ne faisons pas les meilleurs investissements dans nos systèmes de santé, nos personnes et nos processus pour nous améliorer, ajoute Laura Tamblyn Watts, PDG de CanAge, par voie de communiqué. Le Canada a une occasion en or d’émerger sur la scène mondiale en tant que chef de file en matière de soins aux aînés, mais le fait d’avoir une stratégie nationale sur les démences n’est pas suffisant en soi.»
Elle croit que le gouvernement fédéral doit «promulguer un plan de mise en œuvre avec des mesures de réussite claires, ce qui implique une collaboration et une coopération sans faille avec les provinces et les territoires».
Notons que les données actuelles montrent que plus de 55 millions de personnes vivent actuellement avec une démence dans le monde. Cela représenterait 600 milliards de dollars en dépenses de santé.
«On croit souvent à tort que la démence est un problème de personnes âgées, mais ce n’est pas vrai. La démence ne fait pas partie du vieillissement. En fait, 3 % des cas de démence surviennent chez une personne de moins de 65 ans. La vérité est que le boom de la démence est à venir, que nous soyons prêts ou non. Et, à en juger par l’état actuel, nous ne sommes tout simplement pas prêts», complète Mme Watts. (N.P.)