Le hockeyeur Eliezer Sherbatov et l’autrice Anna Rosner ont collaboré afin de publier le livre Sherbatov, le garçon qui voulait jouer au hockey qui présente le parcours du Lavallois.
Né en Israël de parents russes qui ont ensuite décidé d’immigrer au Canada, Eliezer Sherbatov avait déjà les prémices d’une histoire fort intéressante.
À cela s’ajoute une carrière professionnelle atypique marquée d’arrêts dans différentes villes d’Europe, offrant ainsi à l’autrice une panoplie de thématiques à exploiter.
«Anna a fait des recherches sur moi et m’est revenue avec son idée, explique l’athlète qui a grandi dans Sainte-Dorothée. Je lui ai dit que j’avais 30 ans et que je n’étais probablement pas prêt à écrire un livre sur ma vie. Elle m’a répondu qu’au contraire j’avais déjà vécu 30 vies et qu’il fallait faire quelque chose.»
Ils ont ainsi entamé leur partenariat au cours duquel ils ont fait de nombreuses rencontres par visioconférence pour permettre à Sherbatov de partager son histoire. Le livre est notamment écrit à la première personne pour que le lecteur ait la sensation que le Lavallois raconte lui-même son récit.
«C’est un livre sur l’adversité et la résilience, ajoute le principal intéressé. La nouvelle génération des réseaux sociaux pense parfois que tout va toujours bien et qu’il n’y a jamais de problèmes. Je voulais montrer que la vie n’est pas toujours comme cela, mais qu’on peut se relever.»
Souvenirs
Sherbatov le précise d’entrée: ce livre ne porte pas seulement sur son expérience traumatisante vécue en Ukraine au début de la guerre avec la Russie. Une bonne partie de l’ouvrage avait déjà été écrit avant cet épisode.
«Avec ce qui s’est passé, c’est sûr qu’on a pris un peu de délai pour ajouter un chapitre sur l’Ukraine, mais ça va au-delà de ça, précise-t-il. […] C’est mon histoire, mais aussi celle de mes parents qui ont tout fait pour me donner une chance dans le hockey.»
En effet, il s’est assuré de débuter le bouquin en présentant l’épopée de sa famille vers le Canada. Cela lui a d’ailleurs permis de revenir sur ces moments avec ses proches.
«C’était la première fois que j’écoutais parler mes parents parler de comment ils ont passé à travers la guerre, puis immigré ici, soutient-il. Mes parents ne sont pas trop du genre à s’exprimer là-dessus. Ils sont très humbles. Parfois, c’était bouleversant d’entendre certaines histoires.»
Le livre revient également sur une période sombre pour l’athlète. À l’adolescence, il s’est blessé au genou gauche en patins à roulettes, devant passer par trois opérations. Malheureusement, il est demeuré avec un «pied tombant», ce qui signifie qu’il n’a aucune sensation sous le genou dans cette jambe, et ce, encore aujourd’hui.
«Je savais que je ne rejouerais plus au hockey pendant trois ans, se souvient le Lavallois. J’avais l’impression de laisser tomber mes parents qui avaient tellement travaillé pour me permettre de jouer.»
Sa mère, qui est l’une des pionnières du <@Ri>power skating<@$p> au Québec, n’a toutefois pas perdu espoir et lui a permis de développer une nouvelle technique de patinage.
«Elle a décidé qu’on allait se donner une chance, poursuit Sherbatov. Elle voulait continuer. On a développé une façon qui est maintenant innée chez moi comme je ne sais pas où je mets mon pied.»
Retour à la maison
À la suite de son expérience vécue en Ukraine plus tôt cette année, Eliezer Sherbatov a décidé de rester plus près de la maison pour être avec sa femme et ses jeunes enfants.
Il a aussi lancé sa carrière d’entraîneur à temps plein, formant les jeunes hockeyeurs en maniement de rondelle, patinage et conditionnement physique. Ce dernier volet se déroule au Sherbatov Gym de Laval qui appartient à sa famille.
Même s’il est très occupé, il continue de jouer au hockey avec les Marquis de Jonquière dans la Ligue nord-américaine de hockey. Il se démarque déjà, ayant été nommé première étoile de la semaine du circuit dès ses débuts.