Pour Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), il est clair que Laval mérite «plus de services» et qu’il faut emboîter le pas pour améliorer le réseau de la santé de l’île Jésus.
«En 2018, on parlait déjà d’investir dans nos infrastructures, notamment pour la Cité-de-la-Santé, mentionne-t-elle en entrevue exclusive avec le Courrier Laval. Ça faisait partie de nos priorités qui n’ont pas changé. La seule chose, c’est qu’on doit en faire encore plus.»
Dominique Anglade rappelle d’ailleurs que l’ex-ministre Gaétan Barrette avait annoncé un projet d’agrandissement de la Cité-de-la-Santé estimé à plus de 300 M$ en 2018, ne comprenant pas «pourquoi il n’a pas été fait» au cours du dernier mandat. Celui-ci avait été inscrit à titre de projet à l’étude sur le Plan québécois des infrastructures (PQI) 2018-2028.
Elle note aussi l’accès à un médecin de famille comme une priorité de son parti, «surtout pour les personnes qui ont des maladies chroniques ou des enjeux de santé mentale».
La cheffe libérale réitère d’ailleurs son engagement à rendre l’accès à des soins de psychothérapie universel à l’aide de la carte d’assurance-maladie, que ce soit au public ou au privé.
Sondages
Selon le site de l’agrégateur de sondages Qc125, le PLQ conserverait seulement l’une des cinq circonscriptions obtenues sur l’île Jésus en 2018, soit celle de Chomedey. Cela n’inquiète toutefois pas Mme Anglade qui vise toujours «six sur six» dans la ville-région.
«Il faut travailler et être présents sur le terrain, mais nous sommes confiants, parce que nous avons des candidats extraordinaires, soutient-elle. Lorsque vous regardez leur feuille de route, plusieurs d’entre eux ont une expérience municipale vraiment remarquable.»
Elle défend également son parti des attaques de François Legault qui soutient que les libéraux ont longtemps pris la région pour acquise.
«Je regarderais les quatre dernières années pour voir ce qui a changé à Laval, répond-elle. Dans le domaine de la santé, 11 000 personnes étaient dans l’attente d’un médecin de famille. Ce chiffre est de 42 000 aujourd’hui. On a des enjeux de main-d’œuvre partout. […] Nous voulons faire progresser le Québec et avoir un impact.»
Violence et immigration
Mme Anglade a aussi dénoncé l’association qui a été faite entre la violence et l’immigration par le premier ministre au cours des dernières semaines. «Nous sommes 8,5 millions de Québécois, nous avons besoin de nous serrer les coudes avec tous les enjeux auxquels nous faisons face», estime-t-elle.
Questionnée sur la violence urbaine, elle croit qu’il faut investir davantage en prévention.
«Pour chaque dollar investi dans le soutien qu’on donne à nos corps policiers, on devrait investir le même dollar pour la prévention et donner les moyens aux villes d’agir le plus vite possible, croit Mme Anglade. C’est de cette manière que nous allons y arriver.»
Pour ce qui est de l’enjeu de main-d’œuvre, elle pense nécessaire de hausser les seuils d’immigration à 70 000 nouveaux arrivants par année. Actuellement, la Coalition avenir Québec propose des seuils de 50 000 personnes, tandis que le Conseil du patronat du Québec estime qu’il en faudrait 80 000.
«70 000, c’est le nombre de nouveaux arrivants que nous avons accueillis au Québec en 2022, explique Mme Anglade. Nous sommes capables de maintenir ce niveau-là, mais, après, il faut négocier avec chacune de nos régions, avec Laval, pour connaître les moyens financiers et les capacités d’accueil.»
Logement
Tout comme son homologue de la CAQ, Dominique Anglade estime qu’il serait réaliste pour un gouvernement libéral de permettre la taxation sur la spéculation foncière, ce qui représente l’une des demandes émises par le maire Stéphane Boyer en marge de la campagne électorale 2022.
«On a besoin de plus de logements sociaux et abordables, croit-elle. Il faut donner des mécanismes aux villes pour les aider à trouver des espaces. Dans notre plateforme, on veut aussi arrêter la spéculation immobilière et trouver des mécanismes pour que les gens n’achètent pas pour revendre tout de suite et faire une passe d’argent.»
Parmi les autres mesures proposées, la cheffe libérale rappelle son engagement sur l’abolition de la taxe de bienvenue pour les premiers acheteurs. Bien qu’il s’agirait d’importants revenus retirés par les villes, celles-ci seraient remboursées par le gouvernement. Mme Anglade évalue ce montant à 200 millions de dollars.
Environnement
Tout comme elle le répète depuis le début de la campagne, la cheffe du PLQ voit l’hydrogène vert comme «l’élément-clé de notre avenir» du point de vue environnemental. Cet élément est central dans le Projet ÉCO proposé par son parti.
«L’hydrogène vert, c’est un carburant avec zéro émission, précise-t-elle. Plutôt que d’utiliser le pétrole qui émet du CO2, on utilise de l’hydrogène vert, surtout pour les camions lourds et les grands édifices. On va éliminer notre consommation hydrocarbures.»
Pour Laval, elle croit que la valorisation de l’accès à l’eau sera importante dans les prochaines années. «On voit que les citoyens apprécient avoir cet accès, alors, ça va être essentiel de promouvoir ces éléments», complète-t-elle.
Une invitation d’entrevue a été lancée à tous les chefs des principales formations politiques en marge du Rendez-vous électoral provincial 2022 organisé par le Courrier Laval. Ces entrevues seront disponibles sur notre site web et plateformes numériques en format audiovisuel d’ici le scrutin du 3 octobre.