(Mis à jour : 22 juin, 7h55)
Leader du financement participatif de proximité au Québec, La Ruche a essaimé à Laval.
Déjà présent dans 10 des 17 régions de la province, cet OBNL 100 % québécois soulignait le 21 juin l’implantation de sa 11e ruche lors d’un événement qui rassemblait à la Maison des arts de nombreux participants, partenaires et membres actifs d’«une communauté d’affaires tissée serrée, conscientisée aux enjeux socio-économiques et de développement durable» pour reprendre les mots du maire Stéphane Boyer.
Campagnes de sociofinancement
«L’arrivée de La Ruche à Laval offre aux entreprises d’ici de nouvelles possibilités d’acquérir des capitaux d’investissement, qu’elles soient en démarrage ou en expansion», a fait valoir M. Boyer dont l’administration contribue à l’essaimage à la hauteur de 195 000 $.
Fort d’un réseau de partenaires publics, privés et institutionnels dont le ministère de l’Économie et de l’Innovation et Desjardins Entreprises, cet organisme facilite l’accès à de nouvelles sources de financement, incluant les campagnes de sociofinancement nouveau genre.
Une campagne de financement participatif n’est pas une campagne de collecte de fonds traditionnelle, précise-t-on. En plus de faire connaître un projet, un produit ou un service et de tester le marché, elle offre en échange d’une contribution financière une contrepartie identifiée par le promoteur. En cours de campagne, une contribution demeure une promesse de paiement conditionnelle à l’atteinte de la cible de financement fixée par l’entrepreneur. Dans le cas contraire, la carte de crédit des contributeurs ne sera jamais débitée.
Doubler, tripler la mise
La Ruche, c’est aussi un programme de financement additionnel qui peut doubler, voire tripler la mise d’une campagne de souscription réussie, explique la directrice régionale Tracy Perrault, elle-même entrepreneure.
Elle en donne pour preuve la campagne présentement en ligne de Kiima, une entreprise lavalloise qui conçoit et fabrique des applicateurs de déodorant rechargeable écoresponsables. Si cette dernière arrive à lever les 50 000 dollars qu’elle s’est fixée, elle pourrait toucher en prime jusqu’à 187 000 $ supplémentaires en bourses, subventions et prêts.
L’autre campagne locale en cours implique le Studio Synapses, qui cherche à financer l’ouverture d’une nouvelle salle pour y offrir des cours d’art de la scène et tenir des événements culturels rassembleurs. Son objectif de 5275 dollars, s’il est atteint, sera doublé par le Secrétariat à la jeunesse via le Fonds Mille et UN pour la jeunesse.
Ces 2 sociétés portent à 15 le nombre d’entreprises lavalloises soutenues par La Ruche, les 13 premières ayant déjà tiré profit de l’expertise et de la plateforme technologie de La Ruche Grand Montréal.
Équipe régionale
Président-directeur général de cette organisation fondée en 2013, Frédéric Auger dépeint La Ruche comme «un projet de société» qui se distingue par son «accompagnement humain professionnel» et un solide «ancrage régional».
À cet égard, Tracy Perrault fera équipe avec des spécialistes en activation de projets, une vingtaine d’ambassadeurs lavallois qui agiront à titre d’ange-conseils et une dizaine d’alliés publics, privés et institutionnels offrant des bourses, subventions et prêts ainsi que de l’accompagnement.
Pour Tommy Pelletier, directeur général du Centre Desjardins Entreprises Laval-Laurentides, La Ruche sera «un levier incontournable pour toute personne et organisation qui désire contribuer au mieux-être de sa collectivité».
L’OBNL, qui aura 10 ans l’an prochain, a permis d’amasser à ce jour plus de 25 millions de dollars grâce à quelque 136 000 contributeurs en plus de générer 18,5 M$ en financement additionnel.