Nichée au cœur du refuge faunique de la Rivière-des-Mille-Îles, l’île Locas est officiellement une propriété de la Ville de Laval.
Cette annonce survient huit mois après que le conseil municipal eut adopté une résolution à l’effet de demander à la Cour supérieure d’approuver une entente intervenue dans le cadre de la Loi sur les arrangements avec les créanciers.
En vertu de cette entente impliquant, entre autres, la Société en commandite de Tilly de Laval, la Ville acquiert l’île située tout juste à l’ouest du pont Gédéon-Ouimet pour la somme de 10 324 688 dollars, dont 1,7 M$ provient du Programme d’aide financière pour les projets contribuant à la mise en place d’une trame verte et bleue sur le territoire métropolitain de la CMM.
«Les projets de développement immobilier sur l’île Locas sont officiellement derrière nous», s’est réjoui le maire Stéphane Boyer dans un communiqué publié le 9 juin.
On se rappellera que le promoteur et ancien propriétaire, Gaétan Mathieu, avait obtenu en 2004 – moyennant certaines conditions – le feu vert de l’administration Vaillancourt pour développer l’île. À l’époque, le projet, qui n’a jamais vu le jour, prévoyait la construction de plus d’un millier d’unités de logement dans des immeubles de 12 étages, tel que le permettait le zonage résidentiel.
Île d’exception
Le maire Boyer y voit «un excellent ajout» au projet d’agrandissement du Refuge faunique de la Rivière-des-Mille-Îles, qualifiant l’île de «magnifique» et sa faune et sa flore d’«exceptionnelles».
L’île Locas couvre 13,7 hectares, dont plus du tiers est identifié par la Ville comme des milieux humides d’intérêt. Aux nombreux marais et marécages riverains, qui se prolongent dans le littoral de la rivière, s’ajoutent deux étangs. Ceux-ci abritent plusieurs espèces de poissons (umbre de vase, perchaude, barbotte brune, crapet-soleil, ménés jaune et à museau arrondi) et de macro-invertébrés (tortue peinte, écrevisse à pinces bleues, etc.), précise-t-on.
Également, un écosystème forestier exceptionnel (EFE) de type rare-refuge occupe la portion ouest de l’île. On y trouve une érablière à caryer ovale et une érablière argentée.
Parmi les essences en situation précaire recensées sur l’île Locas, l’érable noir, le caryer ovale, le noyer cendré, la bermudienne à feuilles étroites et le panic raide.
«L’acquisition et la conservation des milieux naturels sont essentielles pour préserver des sites à haute valeur écologique comme celui de l’île Locas, dont nous avons tant besoin pour maintenir notre qualité de vie et faire face aux impacts des changements climatiques», a déclaré la mairesse de Montréal et présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal, Valérie Plante. Les Lavallois tout comme l’ensemble des citoyens du Grand Montréal auront d’ailleurs bientôt accès à ce site pour s’adonner à la pratique d’activités de plein air, a pour sa part indiqué le ministre de l’Environnement et ministre responsable de la région de Laval, Benoit Charrette.