L’abus d’alcool peut engendrer un déclin de la matière grise et blanche du cerveau, qui sont essentielles à certaines fonctions exécutives telles que l’attention et la gestion de l’impulsivité, partage l’organisme Éduc’alcool.
Ce problème peut également exacerber les difficultés quant aux diverses fonctions essentielles à la transition vers la vie d’adulte.
«Avant 25 ans, le cerveau est encore en développement, explique Myriam Laventure, Ph. D, Ps. Éd., et professeure titulaire au département des Sciences de la santé communautaire de la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke. Chez les jeunes consommant de façon excessive et répétitive, on observe des conséquences importantes, notamment liées à la réalisation de tâches complexes et au bon fonctionnement de la mémoire.»
Avec les dernières données scientifiques disponibles, Éduc’alcool souhaite sensibiliser les parents sur l’impact préoccupant de la consommation excessive d’alcool sur le cerveau des jeunes.
Pression sociale
D’après Éduc’alcool, il s’avère que les adolescents du secondaire boivent généralement des quantités excessives à chaque occasion, bien que ceux-ci aient tendance à boire moins fréquemment que les adultes.
Or entre 2000 et 2019, le pourcentage d’adolescents québécois ayant consommé de l’alcool dans la dernière année est passé de 71,3% à 53,2%.
Le rôle des amis pendant l’adolescence est important dans le développement de l’identité et de nouveaux comportements, fait remarquer Éduc’alcool par voie de communiqué.
Penser que les amis consomment de l’alcool quintuple la probabilité d’avoir bu récemment, et multiplie par six le risque de boire excessivement.
De plus, certaines études démontrent que lorsque les jeunes ont l’habitude de boire de l’alcool avec leurs amis, ils ont près de deux fois et demie plus de risque de se retrouver en état d’ébriété ou de consommer excessivement lors d’une occasion donnée.
Repères
Dans le but d’aider les parents à encadrer leurs adolescents, Éduc’alcool précise que ces derniers doivent veiller tôt à consommer modérément et de façon responsable devant leurs jeunes, étant les premiers modèles de consommation d’alcool.
L’organisme ajoute que les parents devraient expliquer à leurs enfants les raisons d’imposer des conditions et restrictions à la consommation d’alcool de ces derniers.
«Les parents et l’entourage des jeunes ont un rôle central à jouer afin de prévenir la consommation excessive d’alcool, souligne Geneviève Desautels, directrice générale d’Éduc’alcool. Il existe plusieurs repères pour encadrer la consommation d’alcool des ados, notamment d’ouvrir le dialogue avec les jeunes et de s’en mêler. Ça ne peut qu’avoir un effet positif sur la santé globale à long terme de nos enfants.»
En outre, les jeunes devraient retarder le plus possible l’âge de leur première consommation, croit cette dernière.
(J.B./IJL)