Faute d’installations sportives suffisantes et adéquates, les élèves de l’école secondaire Mont-de-La Salle sont contraints de faire leurs cours d’éducation physique dans l’ancienne chapelle de l’école et d’autres locaux aucunement adaptés à ce besoin.
Les jeunes sont également limités dans les sports qu’ils peuvent pratiquer en raison de la fragilité de certains éléments se trouvant dans ces lieux.
Depuis deux ans, un projet de rénovation des installations actuelles est soumis au volet éducation du Plan québécois des infrastructures (PQI) par le Centre de services scolaire (CSS) de Laval pour régler le problème. Il n’a toutefois pas été retenu.
«[Une] demande a initialement été déposée dans le cadre du PQI 2021-2031 et a été réitérée en octobre dernier, assure Yves Michel Volcy, directeur général du CSS de Laval. Il s’agit d’ailleurs d’un projet ciblé comme prioritaire par notre centre de services scolaire auprès des instances ministérielles.»
Pour faire bouger les choses, des démarches ont été entreprises par des membres de la communauté lavalloise. Une pétition déposée à l’Assemblée nationale a récolté 1064 signataires et une vidéo promotionnelle a été produite par des membres du comité de parents.
«Ma fille n’est pas vraiment la plus sportive du monde, donc on souhaite des environnements qui incitent à bouger plus, mentionne Anne-Marie Morel, instigatrice de la pétition. […] Il y a plusieurs jeunes qui souhaitent faire davantage de sport parascolaire, mais il y a une certaine limitation en raison du manque d’espace.»
Mme Morel ajoute que certains d’entre eux demeurent bouche-bée quand ils affrontent des équipes provenant d’autres écoles et qui «ont un vrai gymnase de dimension convenable pour le secondaire».
«Le projet est pour l’école. C’est vraiment un très gros besoin. Les cours se déroulent souvent dans des lieux qui ne sont pas du tout appropriés pour nos enfants, puisque le gymnase est l’équivalent de celui d’une école primaire.»
– Anne-Marie Morel, mère d’une élève de secondaire 1
Ces mêmes élèves ont aussi tenté de faire avancer le dossier. Le parlement étudiant de l’établissement de Laval-des-Rapides a voté en faveur d’une motion pour s’impliquer dans le dossier et signifier leur intérêt d’avoir droit à de nouvelles installations.
«La pression et mobilisation des jeunes, parents et intervenants du secteur se poursuit, assure le député provincial du comté Saul Polo qui est impliqué dans le dossier. […] Aujourd’hui, ce n’est plus une question de savoir si le projet est prioritaire, mais bien de prendre une décision.»
Projet
En plus des locaux actuels et de la cour extérieure, qui peut être utilisée quand la température le permet, les élèves de l’école Mont-de-La Salle ont accès aux installations du centre sportif Josée-Faucher.
N’empêche, le CSS de Laval veut créer un tout nouveau centre évalué à plus de 30 M$. Cette proposition soumise au ministère de l’Éducation inclurait potentiellement une passerelle reliant le centre à l’école pour offrir un accès direct aux étudiants.
L’agrandissement projeté serait de 4400 m2, en plus de permettre l’ajout de cinq nouveaux plateaux sportifs et vestiaires de qualité. Le centre pourrait également être mis à la disposition de la population, puisque l’insuffisance de plateaux sportifs dans le secteur s’applique à l’ensemble de la communauté.
«Parallèlement à notre demande d’ajout de plateaux sportifs […], nous avons aussi effectué une demande additionnelle de financement en décembre 2021, précise M. Volcy. […] Celle-ci vise l’ajout d’un plateau sportif extérieur multifonctionnel couvert, ce qui viendrait ainsi bonifier les installations de l’école pour la pratique de sports.»
Tout comme le projet initial, cette demande évaluée à 4 M$ a été identifiée comme prioritaire par l’organisation scolaire. De son côté, Saul Polo estime qu’il est encore plus important d’agir rapidement dans ce dossier puisque la construction d’une école moderne au coût de 230 M$ sera complétée sous peu dans le même secteur.
«La construction d’une école va diminuer la pression étudiante [puisque près de 2000 élèves fréquentent actuellement l’école Mont-de-La Salle], mais cela va créer deux classes: les chanceux de la nouvelle école et les moins chanceux à Mont-de-La Salle. Ce projet pourrait servir à la communauté dans un quartier défavorisé. Ce n’est pas un luxe qui est demandé.»
La suite
La communauté de l’école Mont-de-La Salle et le CSS de Laval ont fait différentes représentations auprès du ministère de l’Éducation dans la dernière année pour tenter de les convaincre de la nécessité de réaliser ce projet.
M. Volcy croit d’ailleurs que Jean-François Roberge, ministre de l’Éducation, et Benoit Charette, ministre délégué de la région de Laval, ont été sensibles à l’information relayée lors d’une rencontre tenue le 24 janvier.
«Les élus provinciaux se sont montrés sensibilisés à l’égard du manque de plateaux sportifs à l’école et ils comprennent qu’il s’agit d’une priorité pour notre organisation et le milieu, ajoute-t-il. Nous avons reçu une belle écoute, ce qui nous donne bon espoir de recevoir prochainement une réponse favorable à nos demandes de financement afin de répondre aux grands besoins pour Mont-de-La Salle.»
«Benoit Charette et moi-même sommes très actifs sur le dossier des infrastructures sportives, confirme quant à lui Christopher Skeete, député provincial de Sainte-Rose. J’ai des enfants d’âge scolaire, le ministre Charette également, aussi nous comprenons très bien que les jeunes aient besoin d’infrastructures sportives adéquates pour s’adonner à des activités sportives.»
Notons que M. Volcy a tenu à souligner les bons coups réalisés par le passé. Il fait référence aux investissements antérieurs qui ont permis d’aider l’établissement «au-delà des infrastructures sportives». Cela comprend 3,55 M$ en travaux de maintien qui ont eu lieu en 2021 et une somme de 10 M$ prévue pour la revitalisation prochaine du bâtiment principal de l’école Mont-de-La Salle.
«On espère que des annonces seront faites prochainement pour le complexe sportif. Tous les espoirs sont permis et c’est clair qu’une annonce doit être faite imminemment pour que les travaux puissent commencer. Si ce n’est pas le cas, il est certain que nous serons là pour exprimer notre déception dans ce dossier», conclut Anne-Marie Morel.