De nombreux membres du Syndicat des chauffeurs de la STL (SCFP 5959) et leurs porte-paroles se sont regroupés devant l’hôtel de ville, avant le conseil municipal du mardi 1er mars, afin de sensibiliser le maire de Laval sur les impacts des négociations entre eux et la direction de la Société de transport de Laval (STL).
Les chauffeurs voulaient aussi mieux comprendre les motifs du refus de les rencontrer et c’est pour ils ont bravé l’importante tombée de neige et le froid alors que se préparait le conseil municipal en mode présentiel depuis près de deux ans.
Lors de la période de questions citoyennes, des représentants syndicaux ont fait part de leur avis sur les dépenses de la STL, compte tenu que cette dernière refuse les demandes du syndicat.
«C’est un forum démocratique, on vient s’exprimer et poser des questions», d’avertir Pierre-Guy Sylvestre, conseiller syndical.
Réaction du maire
Dans sa réponse aux syndiqués, le maire Stéphane Boyer a précisé que la pandémie avait engendré une baisse des revenus autonomes de 52% de la STL.
Il a ensuite précisé que la Ville avait donc augmenté le financement de la Société de transport de 32% afin d’éponger les déficits.
Quant aux 151 nouveaux employés embauchés, ne comptant que 4 chauffeurs parmi eux, ces employés travaillent majoritairement sur de récents projets d’investissement, notamment un garage devant abriter une nouvelle flotte d’autobus électriques.
Toutefois, la réponse fournie par M. Boyer n’a pas semblé convenir aux représentants syndicaux.
«Il répond avec un discours enregistré qui ne représente pas ce que l’on vit sur le terrain, d’exprimer Patrick Gloutney, président du Syndicat canadien de la fonction publique, quelques instants après avoir entendu la réplique du maire. J’aurais aimé un engagement plus sérieux de sa part.»
- Gloutney ajoute qu’ils [les chauffeurs] reviendront pour la prochaine séance du conseil municipal et que le maire Boyer devrait prendre le temps de rencontrer les dirigeants syndicaux pour «minimalement se faire une tête et donner des mandats clairs.»
Collaboration attendue
Le regroupement syndical des chauffeurs précise que la rencontre qu’il réclame porterait aussi sur l’implication des travailleurs dans le développement durable du transport collectif.
Patrick Lafleur, président du Syndicat des chauffeurs de la STL, mentionne que le syndicat a soumis des projets à la mairie et la STL, question de bonifier l’offre de transports aux citoyens. Les travailleurs sont prêts à s’impliquer, soutient-il.
«On voudrait s’impliquer dans la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), le REM et le développement durable», assure M. Lafleur, soulignant également que les chauffeurs ont des idées sur la modernisation et l’automatisation des transports.
Négociations
Notons que Stéphane Boyer a réitéré qu’il ne s’impliquerait pas dans les négociations entre la partie patronale et le syndicat.
Cependant, Patrick Lafleur souhaite que le maire se penche plus sur le sujet, car il soutient que leurs demandes ne sont pas exorbitantes.
L’hyperinflation et l’absence d’une augmentation de salaire depuis 2018 causent un problème de rétention des travailleurs à la STL.
«On a apporté de nouvelles façons qui respectent le cadre financier que la STL se donne, mais on négocie avec un comité qui est fermé et c’est insultant de voir la partie patronale suggérer déjà l’arbitrage de manière cavalière», mentionne-t-il.
Recours à l’arbitrage
L’objectif de leurs actuelles démarches, selon le président du SCFP, est justement d’éviter l’arbitrage.
Patrick Gloutney affirme qu’un recours à l’arbitrage laisse des traces alors que pourtant, les relations de travail ont toujours été cordiales à Laval, selon lui.
De plus, cette décision n’aidera pas les relations qui s’effritent déjà.
«Si les deux partis vont en arbitrage, il y aura un après. Ça n’aidera aucunement les relations de travail», conclut-il.