Dans son jugement rendu le 8 février, la Régie des alcools et des jeux du Québec a retiré le permis de restaurant avec autorisations de danse et spectacles au Lavallois Michel Imad, propriétaire du restaurant Lordia, qui se dressait au 605, boulevard Curé-Labelle, avant de crouler l’automne dernier sous le pic des démolisseurs.
Le contrevenant est également impliqué dans les opérations d’un autre restaurant, le Cello, situé plus au sud de l’ancien Lordia, au 661, boulevard Curé-Labelle, et dont les activités sont également mises en cause dans la décision de la Régie.
Les principaux manquements reprochés ont été recensés du 25 juillet 2020 au 28 octobre dernier lors de plusieurs visites policières dans ce secteur de Chomedey.
Mesures sanitaires bafouées
Rappelons que le samedi 19 septembre 2020, des agents du Service de police de Laval (SPL) s’étaient présentés sur le coup de minuit au restaurant Lordia.
À ce moment, plus de 200 personnes auraient obtempéré aux directives des policiers afin de respecter la distanciation sociale et le port du masque obligatoires.
Toutefois, tel qu’il a été possible de voir sur des photographies et photographies, captées durant l’événement et diffusées par le Journal de Montréal, la fête dansante avait repris de plus belle une heure plus tard, de nombreuses personnes faisant fi des exigences sanitaires décrétées par la santé publique.
Également, de l’alcool et du tabac auraient été vendus et consommés après minuit.
«À l’exception de ce qui s’est passé au restaurant Lordia, on a constaté une belle mise en place des mesures sanitaires dans les 209 autres établissements licenciés visités par nos policiers», avait confié la sergente Geneviève Major, porte-parole du SPL, au Courrier Laval, à l’époque.
Infractions précédentes
Dans la convocation ayant précédé sa décision, la Régie reproche des manquements à la tranquillité et sécurité publiques tels des infractions à la loi concernant la lutte contre le tabagisme, notamment via la consommation de chicha.
Le 25 juillet 2020, 53 pipes et 1181 grammes de mélasse ont été saisis, alors que Michel Imad lui-même fumait le cigare en contravention de la loi. «Il est clair que la titulaire [la compagnie à numéro correspondant au restaurant Lordia] n’a pas pris les mesures nécessaires et efficaces pour empêcher ces manquements à ses obligations», est-il spécifié dans le jugement.
Second commerce illicite
Par la suite, c’est au restaurant Cello, en fonction depuis le 26 août 2021, que diverses infractions auraient été commise, et ce, sans même détenir de permis d’alcool. Les policiers du SPL ont observé de nouveau des gens fumant la chicha et buvant des boissons alcoolisées provenant de bouteilles timbrées.
C’est le 28 octobre dernier, vers 23h30, que des agents du SPL ont visité le Cello avec des mandats de perquisition en mains, l’établissement proposant comme permis d’alcool celui détenu du temps du restaurant Lordia et qui est maintenant non applicable.
Un artiste en performance et la consommation de chicha sont d’autres manquements dans cette intervention policière qui se soldera par la saisie de 712 bouteilles de bière et spiritueux, ainsi que 15,58 kilos de mélasse et tabac à chicha.
Conséquence
«En commettant des infractions de même nature dans un autre endroit que son établissement, en toute connaissance de cause, la titulaire fait preuve d’insouciance et d’un manque flagrant du respect des lois et règlements régissant son permis », précise alors la Régie dans sa décision qui interdit à Michel Imad de déposer une nouvelle demande de permis avant un délai minimum d’un an.