En date du 18 janvier, Laval était la région du Québec qui affichait le pire taux de vaccination contre la COVID-19 chez la tranche d’âge des 5 à 11 ans. Seulement 51 % d’entre eux avaient reçu une première dose à ce moment.
«On ne se le cachera pas, ce n’est pas suffisant, avoue le Dr Jean-Pierre Trépanier, directeur de la santé publique à Laval. Ce n’est pas à la hauteur de nos attentes, même si elles étaient moins élevées que pour les autres groupes d’âge.»
Dr Trépanier confirme que la santé publique s’attendait à ce que cette partie de l’opération de vaccination soit plus difficile dans certaines régions, dont Laval.
«On reste avec une situation très semblable à celle de Montréal [52,6 %], poursuit-il. C’est une région avec laquelle on partage beaucoup de caractéristiques. On l’a vu tout au long de la pandémie et la vaccination des 12 à 17 ans nous avait amené des enjeux communs. On doit regarder nos stratégies et les adapter pour les 5 à 11 ans.»
Le Dr Trépanier affirme que son objectif initial n’a pas changé pour les plus jeunes, souhaitant atteindre un taux de vaccination de 80 % comme dans tous les autres groupes d’âge.
Incitatifs
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Laval avait pourtant innové à son centre de vaccination de masse de la Place Sports Experts pour inciter les jeunes familles à venir faire vacciner leurs enfants.
On y retrouve différentes activités pour attendre en file, dont la réalité virtuelle. Les jeunes qui s’y rendent les soirs de semaine peuvent également rencontrer des mascottes de leurs films favoris, tandis que ceux du week-end assistent à des performances de clowns et personnages sur échasses.
Ces idées s’ajoutent à la zoothérapie et aux décorations apposées sur les cubicules de vaccination qui étaient déjà présentes depuis plusieurs semaines.
Jusqu’à présent, environ 56 % des 5 à 11 ans qui ont reçu au moins une dose s’étaient rendus dans un centre de vaccination lavallois. Les autres peuvent l’avoir fait dans une autre région ou lorsque le CISSS s’est rendu dans leur école respective.
Convaincre
Selon le directeur de la santé publique à Laval, le plus gros défi est de convaincre les parents, mais surtout de leur transmettre l’information nécessaire pour répondre à toutes leurs questions.
«Il faut permettre aux parents de poser leurs questions, estime-t-il. On prévoit appeler les parents de tous les enfants non vaccinés pour assurer un suivi. Ça devrait se poursuivre tant que nous n’aurons pas épuisé la liste.»
Le Dr Trépanier précise que certains parents hésitent en raison de la possibilité que l’enfant ait attrapé le virus dans le temps des Fêtes, ce qui lui assurerait déjà une certaine protection. Il affirme qu’ils n’ont pas nécessairement tort, mais qu’il est préférable d’entamer le dialogue avec l’organisation de santé, car «la situation est différente pour tout le monde».
Il rappelle que les croyances et barrières de la langue dans certaines communautés culturelles peuvent également représenter un frein à la campagne de vaccination. Le CISSS de Laval offre ainsi un service d’information en cinq langues: le français, l’anglais, l’espagnol, l’arabe et le créole.
Notons aussi que les brigades d’information offrant un service via le porte-à-porte pourraient reprendre prochainement.
Écoles
Par ailleurs, le CISSS de Laval retournera dans les écoles primaires de la région pour offrir la vaccination à partir du 31 janvier. L’organisation de santé prévoit un arrêt dans tous les établissements lavallois pour n’oublier personne.
«En réalité, on y retourne pour la deuxième dose, car nous y sommes déjà allés à l’automne. Si on peut aller chercher beaucoup de premières doses, il ne faudrait pas écarter la possibilité d’y retourner plus tard», complète le Dr Trépanier.