La facture pour la construction du complexe aquatique passe du simple au double.
Budgété à 61 M$, le projet coûtera finalement 125 millions de dollars, incluant les 10 M$ déjà investis dans les fondations de cet équipement qui avaient été coulées au printemps 2018 sur le terrain jouxtant le Cosmodôme.
Révélant l’information au Courrier Laval ce lundi 10 janvier, le maire Stéphane Boyer ne pouvait toutefois identifier l’entrepreneur qui a remporté l’appel d’offres public ni préciser le nombre de soumissions reçues lors de l’ouverture des enveloppes en novembre dernier. Ces informations seront divulguées qu’une fois que le conseil municipal aura avalisé la recommandation du comité exécutif à l’effet d’octroyer le contrat de conception-construction, ce qui est prévu pour la séance de février prochain.
Livraison en 2024
Responsable des affaires publiques à la Ville, Anne-Marie Braconnier affirme que «les travaux préparatoires pour le complexe aquatique de Laval débuteront au cours de l’hiver en cours» en vue de la reprise des travaux de construction prévue au printemps. Selon l’échéancier, le bâtiment serait livré à l’été 2024.
À 125 M$, le projet coûtera aux Lavallois quelque 35 millions de plus que la plus basse soumission que la Ville avait rejetée en septembre 2018 à la suite de l’annulation de l’appel d’offres en raison de soumissions dépassant de près de 50 % les coûts de construction estimés à l’époque. On se rappellera que Magil Construction Corporation avait été le plus bas soumissionnaire à 81,2 M$, ce qui portait à quelque 90 M$ le projet à l’époque.
«C’était la meilleure décision à prendre avec les informations qu’on avait à l’époque», persiste et signe Stéphane Boyer, convenant qu’avoir su ce qu’on sait aujourd’hui la question ne se serait jamais posée.
Incidemment, au printemps 2021, la Ville se rendait à la demande de soumissionnaires en retirant du Cahier des charges la clause qui fixait un prix maximal à 72 M$, toutes taxes comprises. Les entrepreneurs intéressés justifiaient leur demande par la pénurie de main-d’œuvre qui frappait l’industrie de la construction jumelée à une hausse importante du coût des matières premières.
Payée au comptant
Malgré l’importance des sommes en jeu, cette infrastructure sportive sera payée au comptant.
«La première étape est de libérer les sommes nécessaires pour le montage financier», expliquait le maire à la veille de l’assemblée municipale où les élus allaient procéder au transfert de 50 M$ d’une réserve financière au fonds général. La somme en question avait été accumulée dans le but «de pourvoir aux dépenses en immobilisations relatives à la gestion des déchets», plus précisément à financer la construction d’une usine de biométhanisation dont la Ville est actuellement à revoir le projet.
Comme il n’y a «pas de projet à courte échéance» sur la table, souligne M. Boyer, la Ville pourra toujours renflouer cette réserve comme elle a l’habitude de le faire avec les surplus engrangés d’une année à l’autre.
Ces 50 M$ s’ajoutent aux 45 M$ puisés à même l’excédent de fonctionnement non affecté à l’hiver 2020 alors que la Ville s’apprêtait à procéder à un appel de qualification afin de relancer le projet du complexe aquatique. Complètent le montage financier les contributions des deux paliers de gouvernement supérieur totalisant 20 M$, annoncées en juin 2021.
Capacité d’accueil
À l’exception de quelques modifications, le projet demeure essentiellement le même, mentionne le maire.
Le complexe, qui conserve le même design, abritera un bassin récréatif avec jeu d’eau, un bassin de 50 mètres et un 3e bassin de plongeon comprenant une tour de 10 mètres ainsi qu’un studio d’entraînement multifonctionnel et une salle de conditionnement physique.
La capacité d’accueil sera de 875 baigneurs et 500 spectateurs, le complexe aquatique étant destiné à accueillir des compétitions provinciales et nationales.
«Offrir davantage d’infrastructures sportives est une priorité pour notre administration, déclarait en fin de journée Stéphane Boyer par voie de communiqué. Je suis heureux à l’idée de faire enfin profiter la population de ces installations qui demeurent entièrement accessibles et récréatives. Ce projet, attendu depuis plusieurs années, augmentera considérablement la disponibilité d’heures de piscine et de cours de natation offerte à l’ensemble de la population, en plus de permettre aux athlètes de la région de s’y entraîner.»
On y pratiquera la natation, la nage synchronisée, le waterpolo, le plongeon, l’aquaforme, les cours de sauvetage et le bain libre en plus d’offrir aux clubs élites des installations propices au développement des athlètes de la région.