Le vœu exprimé par la nouvelle présidente du conseil municipal, Cecilia Macedo, a été exaucé mardi soir à l’occasion de la toute première assemblée municipale régulière depuis le scrutin du 7 novembre.
Quatorze jours plus tôt, lors d’une assemblée extraordinaire, Mme Macedo avait lancé cet appel aux élus: «Je souhaite qu’avec votre aide, nos séances soient toujours empreintes de respect et que chacun, chacune, puisse se faire entendre et faire valoir son point de vue clairement dans un décorum qui favorisera une ambiance collégiale.» Le message a porté fruit.
Tout au long de la soirée, les échanges stériles et acrimonieux des dernières années ont fait place à des échanges cordiaux et bienveillants, permettant d’épuiser l’ordre du jour dans le temps prescrit de quatre heures. Véritable tour de force, considérant le nombre record de 106 recommandations du comité exécutif qui composaient l’un des 16 points à l’ordre du jour, lequel tenait sur 19 pages bien comptés.
Si bien qu’au moment de lever la séance, à 22h59 très précisément, les élus se sont tous applaudis pour une seconde fois en l’espace d’une douzaine de minutes.
Outre Mme Macedo, huit nouveaux conseillers en étaient à leur baptême de feu, ces nouvelles recrues représentant plus de 40 % des 22 élus lavallois, incluant le maire Stéphane Boyer. Ce soir-là, Laval a écrit une nouvelle page d’histoire en tenant son premier conseil municipal paritaire formé de 11 femmes et autant d’hommes.
Double unanimité
Vers la fin de la soirée, l’assemblée du conseil a également donné lieu à une rare unanimité au moment de décider du sort des deux avis de proposition déposés par le conseiller municipal d’Action Laval, David De Cotis.
À la suite d’un premier débat, le conseiller de Saint-Bruno a accepté l’amendement proposé par Claude Larochelle, conseiller désigné du Parti Laval, avant de refuser la demande du vice-président du comité exécutif, Ray Khalil, de surseoir à sa proposition «le temps de faire une évaluation complète des impacts des feux de foyers extérieurs sur le territoire». Au moment de voter, M. Khalil s’est rallié. Résultat, la Direction générale sera mandatée pour «réglementer les feux extérieurs et présenter un projet de politique pour encadrer strictement cette source de pollution comme cela a été fait pour les foyers intérieurs».
Le second avis de M. De Cotis est également passé comme une lettre à la poste. Il s’agissait cette fois de voir à «préparer une proposition d’amendement à la Charte constitutive de la Ville de Laval afin d’obtenir le droit de préemption». Ce droit conférerait à l’administration municipale le pouvoir d’acquérir en priorité sur tout autre acheteur des immeubles ou terrains disponibles sur le marché.
«Je considère que le droit de préemption est un outil réglementaire important pour la Ville, que ce soit pour atteindre des objectifs en termes de protection de milieux naturels ou de logement social et, en ce sens, je souhaite que Laval ait les mêmes pouvoirs que la Ville de Montréal, a d’abord rappelé le maire Stéphane Boyer avant d’ajouter que ce pouvoir fait déjà l’objet d’une demande dans le cadre du projet de nouvelle charte soumis à Québec en 2019. Évidemment, ça va me faire plaisir d’appuyer cette résolution.» La proposition a été adoptée sans même qu’un vote ne soit appelé, suscitant les premiers applaudissements de la soirée.